Jordi, Luce, Jules et Flavien sont les 4 artistes qui se cachent derrière le groupe post-punk ORDER 89. Leurs morceaux s'inspirent de la scène New Wave et nous entraînent dans un univers musical fortement reconnaissable où se croisent poésie obscure et sonorités électroniques. Une atmosphère que le groupe renouvelle avec leur nouvel album “Brûle”, dans lequel leur éternelle et infatigable fougue se dévoile avec plus de maturité et de sagesse. Nos trois artistes se sont cependant prêtés au jeu de l'interview en venant répondre à nos questions pour notre plus grand plaisir.
Pouvez-vous revenir sur les origines de votre groupe ? Pourquoi ORDER 89 ? Que symbolise votre logo ?
La création du groupe a démarré avec Jordi et Flavien accès sur un set plus électronique (techno) qu’actuellement. Il était composé du Laptop de Flavien et du chant de Jordi qui a ajouté un Drum Pad. Par la suite avec l’envie d’aspirer à une touche plus rock, Jordi a pris la basse, Flavien rajouta les synthés live et une troisième personne est venu pour apporter une guitare au projet (Elliot). Une guitare n’étant pas suffisante, un quatrième élément est venu compléter le groupe (Luce). Pour des raisons personnelles, Eliott a pris le choix de nous quitter et Jules l'a remplacé.
Il fallait un nom qui nous importe, 89 étant l’année de naissance des deux protagonistes du groupe ; mais surtout ce qu'elle évoque par tous ces faits marquants de la lutte pour la liberté, qu’elle soit de penser ou simplement de vivre. C'était comme une évidence pour nous. Et quoi de tel pour voguer avec un navire que son équipage, son ORDRE à la conquête de la liberté et de l’envie de vivre. Notre logo avait pour but d’être un emblème aussi percutant que facile à retenir. Il est à la fois le symbole du temps qui passe mais aussi de l’attente de compléter le tout. Il est à la fois le présent, le passé et le futur.
Nous ne cherchons pas à correspondre à un style sinon nous nous sentirions vite figé, car il y a tellement de genre, de style que nous aimons, que nous ne pouvons nous résumer à en oublier certains.
Comment définiriez-vous votre musique ? Quelles sont vos sources d'influences principales ?
Il est difficile de définir notre musique car elle est impulsive. Nous n’avons pas de plan d’attaque, nous laissons juste venir à nous notre créativité et nos influences de toutes ces années d’écoute. Nous ne cherchons pas à correspondre à un style sinon nous nous sentirions vite figé, car il y a tellement de genre, de style que nous aimons, que nous ne pouvons nous résumer à en oublier certains.
© Crédit photos : Lucie Robert
Si vous deviez faire un featuring avec une personne en particulier (ou un groupe) avec qui choisiriez-vous de jouer ?
Il y’en a tellement qu’il serait malpoli pour nos pairs de n’en citer qu’un.
Quel est votre processus créatif ?
Jusqu’à présent, le processus était le même, nous partions de la basse et du chant de Jordi, ensuite les synthés, les drums et une partie des arrangements de Flavien, pour enfin parvenir aux guitares de Luce et Jules et pour finir l'harmonisation de tout ça.
Notre musique et nos paroles sont racontées par une personne que tu pourrais croiser n’importe où, une simple personne introspective
Considérez-vous que vous êtes un groupe engagé et si oui quelles sont les principales causes qui vous tiennent à cœur ?
Nous ne nous prétendons pas engagé car il y’a beaucoup trop de causes à défendre et nous ne serions pas assez investis pour défendre ce qui nous est cher. Disons qu’on se refuse à ne pas écrire ce que nous pensons sur le moment mais que notre musique et nos paroles sont racontées par une personne que tu pourrais croiser n’importe où, une simple personne introspective.
Si tout le groupe devait s'isoler sur une île, quelles seraient les œuvres (musicales, cinématographiques ou littéraires) que vous emmèneriez avec vous ?
Si nous étions sur une île déserte, nous prendrions sûrement le « guide de survie en milieu hostile ». Je pense que l’expérience des forces spéciales nous sera plus utile que n’importe quelle œuvre artistique soyons pragmatique.
Pouvez-vous nous parler de l'évolution de votre groupe sur ces derniers mois, et d'où vous est venu votre inspiration pour votre troisième album "Brûle" ?
Nous avons décidé de faire les choses correctement et non plus de manière impulsive. C’est à dire que nous prenons le temps et la réflexion avant chaque action et surtout notre entourage professionnel contribue largement à notre équilibre artistique et il faut le souligner ainsi que les remercier. Nous sommes à présent distribués par BSharp, toujours encouragés par notre label Icy Cold Record qui produit nos vinyles et CD depuis le premier album. Cécile Callens s’occupe de la promotion et pour terminer Voulez-Vous Danser s’occupe à présent de nos booking. Ce qui nous laisse une entière liberté pour la création et c’est bien là notre plus belle évolution.
Quant à l’inspiration pour « Brûle », pour simplifier, est venue d’une lassitude et d’une profonde rage sur le monde qui nous entoure. Comme souvent, nous avons eu besoin de nous exprimer en musique pour canaliser cette énergie.
© Crédit photo : Lucie Robert
La fougue et l’urgence ne nous quitterons jamais, nous nous sommes simplement légèrement assagis
Comment décririez-vous cet album ?
Cet album est un album transitoire. Il marque une certaine évolution qui a déclenché une maturité du groupe de par notre ouverture d’esprit, de soif de découvertes sonores ainsi que d’une complicité plus « circonspecte » ; je mets ce mot entre guillemets car la fougue et l’urgence ne nous quitterons jamais, nous nous sommes simplement légèrement assagis. Et cela ne sera que plus favorable pour la suite.
Un son essentiel de la scène New Wave et un de la scène post punk que vous conseillez fortement d’écouter ?
Nous pourrions en citer des centaines tellement il y en a, mais sans chauvinisme citons nos groupes phare Français « Wanda’s loving boy » de Marquis de Sade et pour le post punk « Insane » de Frustration.
Enfin pour finir si vous aviez un message à faire passer à votre public ainsi qu'à nos lecteurs, lequel serait-il ?
Comme disait Mr Chirac : « YOUPI !!!!! »
Marie-Manon Poret | le 17.12.2023
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