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Anetha casse les codes industriels

En pleine ascension, entre tournées mondiales, collaborations colorées et fondation du collectif Mama Loves Ya, l’esthétique d’Anetha casse les codes industriels et marque la scène techno actuelle.

© Julien Bernard

Bucheuse dès 16 ans, Anetha commence par travailler dans un shop de sport pour se payer ses premières platines vinyles et constituer son DJ booth maison. Très tôt bercée par la new wave entre The Cure, Siouxsie and The Banshees ou Gainsbourg, elle s’initie également à divers univers musicaux entre le garage et la pop notamment avec Sexy Sushi, ou Le tigre.

Elle commence à mixer dans les bars bordelais vers 17 ans, en constituant de longs set électro et house. Elle sème quelques expériences mais se concentre sur ses cours d’architecture dans l’optique d’en tirer un métier enclin à développer sa créativité bouillonnante. Une fois lancée elle se retourne muselée dans ses libertés, c’est la désillusion.


Mais elle découvrira vite la techno, après son passage au Berghain et auprès du collectif londonien Blocaus, période qui marque le début d’une énergie nouvelle dans son parcours. Sonorités épurées et répétitives sonnent avec l’esprit essentialiste incorporé en architecture. Transportée par la puissance sonore qu’elle procure, elle décide de produire des morceaux techno en plus de ses DJ-sets.

Elle développe son profil musical avec vigueur, armée d’une culture musicale aux influences larges et atypiques.

© Julien Bernard

Depuis elle ne cesse de repousser sa zone de confort au travers de projets expérimentaux, planchant actuellement sur une compilation « hyper-éclectique » autour du thème de l’eau dont les sonorités minérales et jeux de texture éthérés ravissent les haters :

« Là, j’ai sorti un track un peu psytrance/techno et j’ai eu des remarques de personnes déçues, qui m’attendent sur un soi-disant terrain techno, relate Anetha. Je déteste que l’on me colle des étiquettes et je suis fidèle à mes envies. À tort ou à raison, d’ailleurs. »

Aujourd’hui, elle enchaîne les dates, s’encrant de plus en plus dans le champ des personnalités publiques, notoriété qui bouche parfois sa créativité.

Elle se recentre en innovant et cultive alors l’esprit de famille, notamment de par la création de son crew musical, ancré autour du principe de partage entre artistes. Elle chérie l’importance à la notion de collectif avec le lancement du projet Mama Loves You, grand frère de Mama Told Ya. La devise : « Rave all you want, Mama got it covered ».

A la frontière entre l’agence d’artiste et le collectif où sobriété et éco-responsabilité sont les notions dominantes, cherchant à compenser les excès d’une scène électronique stratifiée.

Mama Told Ya promeut exclusivement des artistes alternatifs prêts à collaborer, se lancer des défis et à oser.

Cette nouvelle entité visera avant tout un développement « organique », dépourvue de notion de concurrence et prônant la règle du « bien faire les choses ».

« L’idée est de monter une structure qui aide les artistes émergents qui me ressemblent à se développer et à se focaliser sur l’essentiel : la musique. On a aussi envie de travailler sur des formes d’expression autres que le club. Pour ça, on veut proposer un schéma plus responsable et transversal du DJing et de la production. Il y aura du management à 360° (édition, booking, communication, etc.) et un volet développement durable, pour essayer de réduire les émissions de CO2 liées à notre activité. »

Il s’agit là de contrer un modèle économique de l’événementiel basé sur les déplacements de masse, les fortes consommations énergétiques, les repas non durables et les voyages courts. Certaine d’impulser une énergie nouvelle avec Mama Loves Ya, l’artiste cherche à établir un modèle alternatif aux tournées éclairs aux quatre coins du monde, de part son association à des programmes de compensation ou en s’impliquant localement dans les régions explorées en tournées.


Elle repousse les limites de chacun en liant les univers et crée une sorte de médium imprégné des essences musicales et méthodes de chacun.

Le fruit de cette émulation nouvelle sera donc accessible le 2 avril prochain, au travers de la première compilation du label, dix-huit mois après sa création.

© Julien Bernard

L’eau repousse les feux agressifs”, ouverture d’une série de quatre volumes sur le thème des éléments.


En commençant par l’eau, cette mosaïque musicale retrace la collaboration de 18 artistes en 16 titres, répartis sur 4 vinyles : Anetha a rassemblé des artistes de musique électronique du monde entier pour produire ce qui est le meilleur et le plus tendance en ce moment, dans toutes les sous-catégories.

Bonne écoute!


 

Louise Levallois I 11.03.21


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