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Clémence Elman : le début d’un voyage photographique

Après un cursus à Sciences po puis à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie, la photographe prodige reçoit de multiples prix dans toute la France. Elle a exposé à Bordeaux sa série « La fin des voyages » dans le cadre de la 32ème édition de l’Itinéraire des photographes voyageurs. Rencontre.

© Clémence Elman

Vous n'avez pas pu passer à côté, l’affiche de l’événement était placardée dans les rues de Bordeaux tout le mois d'avril. Sur cette photo, on y voit le portrait d’un homme couvert de timbres postes. Cet homme, c’est Luc, le père de Clémence Elman. Sa photo a été choisie parmi les dix-sept séries des dix-sept photographes exposants au festival pour faire la couverture de l’évènement.


« Brouiller les pistes »

« J’ai décidé de retourner chez mes parents, à Pau, et de faire cette série entièrement dans leur jardin. L’idée c’était de brouiller les pistes grâce aux photos et de se demander dans quel pays on était ».


© Clémence Elman

La singularité de la série de Clémence détonne dans le panel exotique des photos exposées à Bordeaux. Pour une série sur le voyage, elle a non seulement choisi de rester dans sa région natale des Pyrénées Atlantiques mais aussi de ne prendre en photo que sa famille dans leur habitat. « Je n’avais pas la possibilité financière de repartir dans des pays loin. J’ai alors pensé que je n’avais peut-être pas besoin de partir loin pour faire un travail photo »

« La Fin des Voyages » questionne notre rapport à l’exotisme et l’image qu’on a de l’ailleurs. ».

La photographe de 31 ans a travaillé en 2019 dans le cadre de son mémoire de fin d’étude sur la jungle. On y voit des mises en scène de sa famille, de ses parents sur des transats avec des couronnes de fleurs ou de son frère caché derrière un ballon en forme de feuille. Elle explique :


« Les mises en scène que j’élabore soulèvent, par extension d’autres sujets telle que la modernité, la société de consommation, l’inspiration des motifs empruntés à la nature par l’industrie, le kitsch, le débat inépuisable de l’opposition entre culture et nature et son exotisation capitaliste ».

© Clémence Elman

Née dans une famille aisée ayant pu arpenter le monde, l’enjeu d’après Clémence a aussi été de réinterroger ses proches sur leur rapport au voyage. « Sans être trop radicale » plaisante-t-elle

« avec mes parents, il y a aussi pas mal d’humour et c’était très drôle de leur demander de poser et de jouer des rôles ».

Le début d’un voyage photographique

Paradoxalement, La Fin des Voyages a été le début du chemin photographique de Clémence :

« C’est la première série qui m’a marquée, que je montre et qui encore aujourd’hui est exposée. C’est à travers cette série que j’ai vraiment trouvé mon écriture et mon style. Ça a été la base de mon travail. »

© Clémence Elman

Depuis cette série, la jeune prodige n’a fait que multiplier les prix et bourses. En 2020, elle a fait partie des photographes sélectionnés de la 35e édition du Festival de mode, photographie à la Villa Noailles. Elle est aussi passée par le prix Photo Marseille, ainsi que le Athens Photo Festival, le Prix Dior pour Jeunes Talents 2021, le LUMA Arles et le Manifesto, à Toulouse.

Cette année, elle fait partie des artistes résidents à la Villa Pérochon lors des Rencontres de la jeune photographie internationale, à Niort, elle est exposée au festival OVNI à Nice et reçoit la Bourse Eurazeo 2022.


 

Camille Hurcy et Zeina Kovacs I 25.04.2023

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