« La parole est à moitié à celui qui écoute, et à moitié à celui qui parle » - Montaigne.
Toujours aussi engagée, la 5ème édition du Climax Festival s’est déroulée du 5 au 8 Septembre sous la thématique forte et actuelle « L’Amazonie, ou le déracinement du monde ».
16 conférences ont rythmé le festival durant les 4 jours de manifestations. L’éco-mobilisation a débuté le jeudi 5 septembre avec la conférence inaugurale de Philippe Barre fondateur de Darwin, remettant sur table les inégalités, le déracinement des populations, la déforestation de l’Amazonie, les catastrophes humaines et climatiques qui ont lieu en ce moment. Ainsi, Climax 2019 prend tout son sens en s’emparant de la symbolique de l’Amazonie pour montrer son soutien aux populations autochtones touchées par les feux ravageants la forêt amazonienne.
Le festival veut rassembler et susciter un reliement avec ces peuples et ainsi « résorber ces violences et ces fracas en cours ».
Pendant ces 4 jours, Philippe Barre promet « beaucoup d’émotions et beaucoup de plaisir ».
Avant toute chose, Climax est un moment de prise de conscience collective. C’est le temps de donner la parole aux peuples autochtones, parfois oubliés, mais dont la parole remet en question les actions du quotidien. Invitant de grands témoins, Climax a ainsi vu parmi ses convives : le chef papou et « ambassadeur de la forêt » Mundiya Kepanga, l’écologiste et Directeur de l’Oceanium de Dakar, Haïdar El Ali, et l’activiste écologiste indienne représentante de la nation des Ponca d’Oklahoma, Casey Camp Horinek.
Focus sur la conférence dédiée à Raoni Metuktire, grand cacique emblématique du peuple Kayapo vivant au cœur du territoire indigène de Capoto-Jarina. Raoni est devenu une figure internationale de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne et des cultures autochtones. Il est intervenu samedi 7 septembre dans la grande pépinière. Ce moment particulièrement attendu par les visiteurs a été comme un temps suspendu. Sa voix pleine de sagesse résonnait dans la salle, sans aucun bruit environnant. Porte parole d’une communauté, il faisait appel à tous pour faire prendre conscience de ces fracas mondiaux, de la nécessité de respecter les autochtones et de protéger la nature. Cette nécessité de « se réunir ensemble » est pensée pour nos enfants, qui « eux aussi auront besoin de respirer » et pour défendre les intérêts de l’Humanité.
L’atmosphère de la grande salle vacillait entre vibration et admiration avant un tonnerre
d’applaudissement.
« Nous appartenons à la Terre »
Climax invitait, lors de ces conférences, des biologistes, essayistes, journalistes, auteurs, anthropologues, juristes, avocats, historiens, etc... afin de débattre autour de la situation
d’urgence dans laquelle notre Terre se trouve, et ainsi de proposer des pistes de solutions viables.
Le constat est lourd en déduit Irène Bellier, anthropologue spécialiste de l’anthropologie des organisations internationales et des peuples autochtones, lors de la conférence « Quels droits pour les écosystèmes et les peuples autochtones ». Outre la pollution, l’exploitation, la disparition progressive de leur environnement et l’extinction de leur tradition, Irène Bellier soulève un des problèmes majeurs auquel fait face les autochtones : celui de faire valoir leur droit de présence et droit foncier. Véritable combat pour certaines cultures, cette grande question suscite des réflexions et des débats. Des solutions tendent à être présentées, puisque Wild Legal School, association prônant la reconnaissance des droits de la Nature a été présenté et lancé lors de l’éco mobilisation Climax 2019.
Une programmation musicale a été finement élaboré pour y inviter des artistes rares et
sélectionnés selon la thématique défendue. Nous avons pu y découvrir des concerts énergiques, entraînants et surtout éclectiques !
En tête d’affiche, l’artiste engagée Lou Doillon a enflammé le public le vendredi soir de sa voix suave et rock pour nous transmettre des messages touchants et poignants. Interprète de « Too Much » ou encore « Where to Start », ses paroles en prenaient tout son sens.
Criolo, rappeur brésilien, figure du hip-hop underground et musicien, a investit la scène Caserne avec ses rythmes afrobeat, les univers jazzy, les ambiances trip-hop, et de samba. Performance énergique et riche en dynamisme !
Nous avons également retrouvé la scène Nova avec le bordelais Obsimo. Il nous a
transporté dans l’univers du rêve avec une électronique mêlant voix véhémentes, synthés lancinants et guitares éthérés.
Peu avant, les électriques dynamites Oktober Lieber ont retourné la scène du singe avec des morceaux sauvages post-punk électronique et des jeux de lumière à la hauteur de leurs morceaux.
Océane Rigonnet | 15/09/19
© Océane Rigonnet
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