Ce mois-ci, Elder Island, groupe britannique rétro futuriste tantôt énergique tantôt planant sort Swimming Static, un album enregistré pendant leur période de confinement. À cette occasion Katy, Dave et Luke ont accepté de répondre à nos questions.
La ville est relativement compacte avec un large panel de cultures et des scènes variées dans un même endroit. C’est comme si Bristol se nourrissait d’art et de musique en tout genre, c’est un melting pot d’idées et de créateurs.
Vous avez tous les trois un background similaire dans les milieux artistiques de Bristol (UK) : vous vous êtes rencontrés comment ? Qu’est ce qui vous a amené à former un groupe ?
Katy : Nous étions tous étudiants en filière artistique à Bristol. On a passé toutes nos soirées à danser et à assister à des concerts dans les hangars de la ville ou dans des clubs underground. On était tous férus de musique et Dave et Luke avaient déjà joué dans des groupes auparavant, alors ça nous semblait naturel de commencer à faire de la musique, comme projet annexe. C’était juste quelque chose que l’on faisait quand on trainait ensemble.
C’était assez expérimental comme musique, au début, sûrement du fait de nos études en art. Occasionnellement, nous intégrons cette musique dans nos projets, en produisant des paysages sonores pour des installations ou en utilisant la musique pour investiguer le processus d’impression de vinyle.
C’est étrange de penser que tout ça n’était pas sensé aller plus loin, nous n’avons jamais eu l’intention de devenir musiciens, nous aspirions toujours à poursuivre nos carrières dans les arts visuels.
Personne n’aurait pu prédire ce qu’Elder Island allait devenir.
Quelles étaient vos influences musicales à l'époque ?
Mount Kimbie, Caribou, Four Tet, The Books, CocoRosie, Electrelane, ESG, Jai Paul.
Comment décririez- vous la scène culturelle à Bristol ?
Luke : Extrêmement diverse. La ville est relativement compacte avec un large panel de cultures et des scènes variées dans un même endroit. C’est comme si Bristol se nourrissait d’art et de musique en tout genre, c’est un melting pot d’idées et de créateurs.
Pour nos morceaux, nous créons des mood boards, un déploiement d’inspirations à mélanger et tisser comme une tapisserie. Les fils de différentes idées et sons se rejoignent en une image entière. C’est un processus libérateur.
Comment vos précédentes pratiques artistiques inspirent-elles votre carrière musicale ?
Katy : Je pense que l’on aborde la musique comme tu aborderais un projet artistique. Il y a, généralement, une sorte de synergie entre imagerie et son. Pour nos morceaux, nous créons des mood boards, un déploiement d’inspirations à mélanger et tisser comme une tapisserie. Les fils de différentes idées et sons se rejoignent en une image entière. C’est un processus libérateur.
Vous êtes connus pour concevoir des concerts visuellement impressionnants. Comment la mise en scène intervient elle ?
Dave : Nous avons une approche pratique sur le commissariat de nos spectacles. Dès que les dates sont confirmées, parfois avant même que les tickets soient mis en vente, on aime bien se procurer les spécificités des salles pour préparer les arrangements nécessaires à la mise en scène. Que l’on utilise nos propres lumières, où que l’on fasse appel à une plus grosse production. Nous avons construit notre propre installation d’éclairage, elle fonctionne à partir des signaux MIDI de nos équipements ce qui rend cet éclairage plus intuitif quand on joue. On veut créer quelque chose d’immersif, un environnement au sein duquel les gens se sentent libres de bouger. La musique live ajoute du boost, et nous sommes fan d’une bonne danse.
On tire beaucoup d’inspiration et de motivation de nos performances live ce qui nourrit souvent notre créativité lors de l’écriture des morceaux. D’habitude, tu peux tester certains nouveaux morceaux sur scène et voir comment les gens réagissent
Du coup, est-ce que l’incapacité à jouer sur scène (dûe à la crise sanitaire) affecte votre créativité ?
Dave : On tire beaucoup d’inspiration et de motivation de nos performances live ce qui nourrit souvent notre créativité lors de l’écriture des morceaux. D’habitude, tu peux tester certains nouveaux morceaux sur scène et voir comment les gens réagissent. Les festivals sont super pour essayer de nouvelles choses mais cette année on a perdu beaucoup d’opportunités de ce genre. On a beaucoup de chance d’avoir un studio d’enregistrement à la maison pour nous permettre d’écrire Swimming Static pendant le confinement. Mais maintenant on a hâte de l'emmener sur la route et devant un public.
D’ailleurs votre meilleur souvenir de tournée, ce serait lequel ?
Katy : Il y en a tellement ! La London Roundhouse a été un véritable tournant pour nous ! On était tous nerveux de jouer dans une salle aussi prestigieuse mais son atmosphère était incroyablement intime pour une salle de cette taille. C’était aussi la première fois que toutes nos familles assistaient à un seul et même de nos concerts ce qui ajoutait à l’émotion.
À côté des concerts, je me souviens d’une sortie karting au beau milieu du Nebraska comme d’un de mes meilleurs souvenirs. On avait un jour off lors de notre tour des Etats Unis et on s’est réveillé dans notre petit bus de tournée dans un vaste parking devant un complexe de loisirs désert.. Au milieu de nulle part. C’était un peu comme dans un film.
Vous avez tourné un court documentaire autour de votre expérience scénique et de la conception de vos concerts, comment l’idée vous est-elle venue ?
Katy : Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Nic Kane (le vidéaste) depuis la création d’Elder Island et avons évolué ensemble. Nous voulions créer une vue intime de la tournée et Nic était un choix naturel, il nous connaît si bien.
Ensemble nous voulions capturer la nature transitoire des périodes de tournée des moments personnels de notre voyage, les moments de lumière et d’obscurité. Pour souligner les troubles psychiques et physiques qu’une tournée peut amener, les montagnes russes d'émotions et d’adrénaline que l'on ressent en jouant devant un public tous les soirs.. Le documentaire était une manière de remercier nos fans. On savait que Nic ferait quelque chose de stimulant visuellement.
Pour résumer, attendez vous à un large paysage sonore remplis des découvertes instrumentales que l’on a faites.
Parlez nous un peu de votre nouvel album?
Dave : On est directement parti du plaisir de jouer Printwork l’an passé dans notre studio maison . On enregistrait deux ou trois sessions live par jour: des heures de musique à essayer de nouvelles choses. On a acquis un certain nombre d'équipements musicaux qui nous ont permis de faire ces expériences. Au bout d’un mois, on avait environ 60 sessions à réécouter. Elles étaient toutes tellement éclectiques et en même temps elles formaient une homogénéité globale du fait d’avoir toutes été enregistrées sur une période si courte. Nous avons choisies nos préférées pour les développer comme des chansons complètes et avons passé beaucoup de temps au piano, à sculpter les arrangements, un processus relativement nouveau pour nous.
Pour résumer, attendez vous à un large paysage sonore remplis des découvertes instrumentales que l’on a faites.
Un album plus sculpté qui reflète l’année lors de laquelle il a été créé mais propre à l’espace que l’on a intensément partagé pendant un an.
Quel message voulez-vous faire passer avec cet album ?
Katy : Peut-être pas un « message » J’espère que les gens le trouveront riche en émotions et y trouveront peut-être même une forme d’échappatoire. J’ai l’impression que c’est ce qui s’en dégage, et peut-être que d'autres ressentiront la même chose.
On a mis tout notre temps et notre énergie dans ce projet. Ce niveau de concentration ininterrompue signifie que beaucoup choses sont exprimées dans cet album. Nous avons utilisé la musique pour explorer différentes idées, mythes et imaginaires d’autres espaces-temps. Cela donne une sensation de nostalgie mais avec une nature exploratoire, et optimiste.
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Maeva Gourbeyre I 07.04.21
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