Eristique est un projet musical datant de 2018 mettant en avant la techno, l’ambient et la deep techno. Affilié à Molécule depuis août 2019, une association alliant musique électronique et patrimoine bordelais, ce dernier nous dévoile ses secrets les plus obscurs grâce à son langage de part sa musique et ses écrits. C’est avec un immense plaisir que Feather vous parle d’Eristique et de son histoire aux concepts les plus noirs et obscurs.
Bonjour, Peux-tu nous expliquer ton parcours musical et ce qui t’as mené à créer le projet Eristique ?
Bonjour ! Guidé par un intérêt dévorant pour l’art sonique, mais n’ayant jamais eu la chance d’obtenir une éducation musicale encadrée, j’ai commencé à apprendre la guitare en autodidacte il y a bientôt dix ans avant de me diriger vers le piano, instrument qui m’inspirait davantage. Dans la foulée, je m’essayais de temps en temps à FL Studio, sans grand succès… Ce n’est qu’en 2015 que j’eus l’occasion de m’approchais des platines. Depuis, j’ai mené un premier projet, tout en prenant Ableton en main, avant d’en arriver à l’actuel Eristique.
Pourquoi avoir donné “Eristique” comme nom de scène ?
À la fin de l’année 2018, je me suis lassé de mon premier projet, qui faisait office de ‘’test’’, il m’en fallait un neuf, qui signifierait à mes yeux le passage à l’âge adulte, d’une certaine manière. Toutefois, le nom de ce nouveau projet me faisait défaut, je n’avais aucune idée de l’identité pouvant me convenir. J’ai alors fini par m’inspirer de ma propre indécision chronique, en choisissant un terme englobant le quasi-ensemble de ma personnalité. “Éristique” est un terme désuet désignant “l’art de semer la discorde au sein d’un débat”, en d’autres termes, éloigner de la vérité et potentiellement raconter une histoire. Et parmi les histoires auprès desquelles je me passionne se trouvent les mythologies du monde. Le terme ‘’éristique’’ trouve sa racine étymologique de la déesse grecque de la discorde, Éris. Enfin, j’ai choisi d’orthographier ce terme en français, afin de témoigner de l’immensité de l’héritage musical électronique, sans parler de la richesse culturelle, que porte notre pays.
Comment définie-tu ton style musical ?
Que ce soit pour la musique, l’écriture, ou quoi que ce soit d’autre, sciemment ou non, je n’aspire qu’à la matérialisation la plus fidèle du rêve, de l’imaginaire ; et tout ce que j’entreprends est lié de près ou de loin à cet objectif. Toujours. Sur la forme, ce que je produis s’approche d’une Ambient émotionnellement chargée et à l’atmosphère harmonieuse, entrecoupées d’une Techno industrielle aux percussions très bruts. Ou peut-être est-ce l’inverse. Dans le fond, je tente avant tout par mes expérimentations de narrer une histoire; une fable indicible, dans une langue sans mots.
Et tes musiques ?
J’ai quelques vagues ébauches de mes pensées disponibles sur mon Soundcloud. Mais pour être tout à fait franc, il n’y a rien de formidable quant à leur forme; c’est même assez mauvais. Mais j’y ai mis de mon être, n’aspirant qu’au progrès. J’ai également eu l’occasion de signer quelques BO de quelques courts-métrages à la qualité douteuse, et ai en réserve de nombreux morceaux terminés que je n’ai jamais sorti, et qui ne verront par ailleurs probablement jamais le jour, pour des raisons aussi diverses que variées en partant de l’insatisfaction jusqu’à la honte.
Ce projet met en avant des mélodies oniriques et personnelles. D'où viennent ces influences ?
Je tente autant que possible de libérer mon esprit de l’influence des travaux d’autrui, étant assez partisan de la théorie de la ‘’création pure’’, visant à rendre le produit le plus authentique à mon âme lors de la phase de production sur Ableton. Cette illusion douce-amère me donne le sentiment de ne pas avoir d’influences concrètes... Mais si je devais en citer, il y aurait sans doute Ryūichi Sakamoto, Motoi Sakuraba, étant très avide de bandes originales de films et de jeux vidéos, et Quentin Dupieux, qui illustre à mon sens le degré de polyvalence artistique auquel je souhaiterais parvenir.
Depuis août 2019 tu as intégré l’équipe “Molécule”. Comment la rencontre s’est produite ?
J’ai connu l’équipe Molécule à sa formation, en mars 2019, alors que je travaillais avec un autre collectif bordelais, à l’époque. Le courant est particulièrement bien passé, et un heureux hasard a voulu que je croise cette même équipe, quatre mois plus tard, alors que je quittai mon ancien collectif une heure plus tôt. J’étais un peu dépité, et ils m’ont proposé un DJ set en août au Central Hostel sur mon projet secondaire. Après ça, je suis rentré dans le collectif, qui m’ayant vu jouer plusieurs fois déjà, m’ont immédiatement proposé un set au Parallel, en septembre, où j’ai pu me révéler et trouver un public particulièrement énergique, avec un vrai répondant. Un public rave, en somme. Depuis, j’ai pu rejouer plusieurs fois dans ce club, et ai eu une date au Hangar FL en janvier, aux côtés d’artistes comme Farrago et Milo Spykers, de chez Lenske, label d’Amelie Lens. Molécule m’a beaucoup apporté, tant sur le plan des opportunités, qu’humainement. Les artistes du collectif avec lesquels j’évolue : Nixonn’, Wobble, Martin Sanka, Le Voleur et Mac Milio sont tous plus excellents les uns que les autres. C’est grâce à eux et au collectif que je sors, tout doucement, de la cage de ma timidité dans la vie comme pendant mes sets.
Prochainement, va-t-il avoir des nouveaux projets ?
Quelques podcasts issus du confinement devraient arriver bientôt, tant pour Eristique que pour mon projet secondaire, Borean 19, plus axé sur les sonorités House. Je travaille également à rentrer un EP irréprochable en termes de qualité sur chacun de mes projets avant la fin du troisième trimestre de cette année. Il est grand temps. Bien d’autres projets sont à venir pour cette année et la suivante, comme la signature d’une nouvelle BO pour un petit studio, mais il est encore beaucoup trop tôt pour tirer ce genre de nouvelles du secret.
Et des nouvelles dates ?
Ayant tout d’un ermite, d’ordinaire, le confinement n’impacte en aucun cas mes projets. Pour ce qui est des dates, en revanche, c’est absolument catastrophique : tout ce qui était prévu, soirées, festivals, raves... tombent à l’eau. J’ai vu pas moins de 6 dates prévues pour le mois d’avril se dérober sous mes yeux. Étaient prévus des lieux tels que le Hangar FL et le Parallel à Bordeaux, une Secret Place à La Rochelle, ou encore un rooftop au Printemps de Bourges avec mon projet secondaire… Maintenant, l’avenir semble plus trouble encore. Les dates à Bordeaux sont déplacées au mois de septembre, mais pour le reste, je n’ai pas d’informations. Merci le pangolin (ou quoi que ce soit d’autre).
Manon Vincent I 22.05.2020
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