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Et tout le monde s'en fout

Dernière mise à jour : 27 févr. 2020

Vous avez certainement déjà vu une vidéo « Et tout le monde s’en fout » passer sur votre feed Youtube, ces vidéos où vous êtes tenu en haleine par des textes originaux et idées autant actuelles qu’insurgées. Si regarder le très talentueux comédien et écrivain Axel Lattuada vous amuse déjà derrière votre écran, vous êtes certains de passer un moment mémorable à son spectacle du même nom. Comme tous ses projets, Axel écrit aux côtés de ses partenaires de toujours, Fabrice et Marc De Boni. Découvrez le parcours d'Alex, Fabrice et Marc, le bonheur que leur apporte cette tournée ainsi que leurs ambitieux projets futurs.


© Nora Hegedüs

Ces trois esprits marient à la perfection leur passion pour le rire et le pouvoir thérapeutique de l’écriture tout en offrant à leurs 500 000 abonnés un regard unique sur notre société. Mais c’est sur scène que leur talent se communique à la perfection à un public qui se voit maître de cette cérémonie agreste.


Tu étais en spectacle à Bordeaux au Théâtre Femina le 22 février, est-ce que tu veux nous parler de l’écriture de ce spectacle et de sa mise en scène ?

Axel : Alors l’écriture elle se fait comme tout le reste, c’est à dire à six mains avec Fabrice et Marc. On nous a proposé, il y a presque deux ans maintenant, de faire un spectacle tiré de la série, on a accepté et on s’est investis là-dedans sans trop savoir comment opérer parce que c’était la première fois de notre vie qu’on écrivait un one man show. Et donc on a écrit comme on le faisait d’habitude, comme si c’était un épisode de « Et tout le monde s’en fout », sauf qu’on l’a imaginé sur une scène. Et en ce qui est de la mise en scène, c’est Fabrice qui est le réalisateur de la série qui s’en occupe. On s’est renseigné sur les codes de ce genre de projet et comme d’habitude on a fait exprès de passer à côtés de ces codes pour créer quelque chose d’hybride qui est un mélange entre un seul en scène, un one man show et un spectacle de stand-up.


Vous êtes en tournée pour ce spectacle en ce moment, comment cela se passe ?

Oui, on a fait une première tournée en région en septembre, ensuite on a joué à Paris pendant trois mois et là je reprend la tournée depuis janvier. On essaie des salles qui sont un peu plus grandes comme le Femina. Ensuite, on va continuer la tournée dans le sud puis revenir sur Paris en juin. L’idée c’est de faire tourner le spectacle jusqu’à la fin de l’année.


Est-ce que vous avez des souvenirs particuliers de cette tournée, des moments qui vous ont marqués ?

Comme c’était la première fois qu’on faisait ça, c’est un spectacle qu’on a écrit très vite parce qu’on est toujours sur plusieurs projets en même temps, on l’a écrit, répété dans un temps très court et il est arrivé sur scène alors qu’il était à peine sorti du four donc on avait aucun recul dessus. Est-ce que c’était pertinent, est-ce que c’était drôle, c’était des questions que je me posais et aussi ma plus grande peur. Et non, très clairement ça marche très bien. On est forcés de constater après 56 représentations, je crois, que le public est là et bienveillant et ça fait énormément de bien. Je me suis toujours senti, même à la première à Nantes, très soutenu. Pas jugé ou attendu au tournant, même dans de plus grandes salles on ressent cette ambiance de soutien.

Ce qu’on voulait aussi c’était créer un spectacle participatif et il paraît que ça marche très bien. Le retour qu’on entend le plus, et on est très heureux, c’est que les gens n’ont pas l’habitude d’assister à un spectacle dans lequel ils participent autant. C’est réellement ça notre premier désir.


© Laurent Sigwald

Quelle était l’intention derrière votre chaîne youtube, était-ce éducatif ou purement théâtrale ?

Alors la première motivation c’était l’ennui. C’est à dire que quand on a commencé cette série on en attendait absolument rien. J’ai créé le première épisode avec Fabrice dans sa cave un dimanche parce qu’on s’ennuyait. On a juste écrit quelque chose pour nous faire rire. Et on pense que c’est pour ça que ça a marché d’ailleurs parce qu’on a été plus authentique et sincère. Et comme le premier épisode a très bien marché, on a été cherché Marc le troisième auteur qui est le frère de Fabrice et Christophe le producteur. On s’est rendu compte qu’on avait un outil qui allait peut-être nous servir à faire passer nos messages au monde. On voulait faire ça depuis toujours à travers d’autres médias. Fabrice et moi étions plutôt dans le cinéma, on essayait d’écrire de la fiction. Marc lui était journaliste et en se faisant plaisir, on s’est rendu compte qu’on avait plus d’impact que dans tous nos autres projets.

On a du vite prendre conscience du « pouvoir » qu’on avait parce que lorsque l’on a un public on a une sorte de pouvoir. Aujourd’hui on continu à se faire plaisir, c’est notre but principal dans la mesure où le jour où on arrêtera de rire de ce qu’on produit on saura que ce sera le moment d’arrêter. Mais on essaye de trouver un équilibre entre ce que veulent les gens et ce qu’on veut écrire. C’est difficile mais pour l’instant on s’en sort plutôt bien.



Est-ce difficile de gérer la chaîne youtube et la tournée simultanément ?

On se débrouille pour continuer les deux parce que l’un sans l’autre ça n’aurait plus de sens. Au début on s’était dit qu’on ferait trois saisons et qu’ensuite on passerait à autre chose. Donc là on arrive à la fin de la troisième saison. Mais on trouvait cela dommage d’arrêter la websérie en même temps que le lancement de la tournée. On repart donc pour une quatrième saison, avec un rythme qui va être bien évidement moins soutenu. Avant on était à un épisode tous les quinze jours et maintenant ce sera un épisode par mois.

Il y a des histoires de subventions aussi. Le milieu de la vidéo internet est un milieu très peu stable en terme financier, on cherche des nouveaux moyens d’en vivre parce que depuis trois ans on a tous arrêté nos activités annexes. Et c’est bien de vivre pour l’amour de l’art mais au bout d’un moment ça ne paye pas le loyer donc on essaie de trouver des moyens de vivre de ce qu’on fait et ça commence tout juste.


© Lexa

Avez-vous des projets liés au cinéma (court-métrage, film ou scénario) ?

C’est notre but depuis le début, on a toujours voulu faire du cinéma. Pas du court-métrage parce que j’en ai fait pendant dix ans et le ratio énergie et ce que cela rapporte est très faible. Mais on a des projets de vidéo, on verra ce qui se présente à tous parce que le but c’est aussi de faire les choses intelligemment.


Après cette tournée, comment s’annonce votre rythme et votre agenda ?

On a plein de projets, on ne dort pas beaucoup justement on est très fatigués. L’idée c’est qu’il faut qu’on surf sur la vague. En plus, on est à une période charnière durant lequel il va falloir commencer à proposer de nouvelles choses en continuant ce qui est toujours en place et il faut trouver un certain équilibre. On cherche à faire pousser le plus haut possible toutes les graines qu’on a planté, de continuer le spectacle et de commencer d’autres projets à côtés. C’est toute une équipe derrière tout ça, on est une quinzaine à faire tourner la machine et on aimerait proposer de nouvelles choses à votre public.



Pour le mot de la fin, que dirais-tu pour donner envie aux lecteurs de Feather de venir voir votre spectacle ?

Pour vous donner un exemple de pourquoi faudrait-il voir notre spectacle, j’ai reçu un message sur Instagram l’autre jour d’une jeune-femme qui m’a dit qu’une semaine après le spectacle ça la travaillait toujours et qu’elle avait changé certaines choses dans sa vie quotidienne. Je pense que c’est un spectacle dont on ressort un peu chamboulé, notre idée c’est aussi de donner des solutions et faire en sorte que les gens partent en ayant vécu une réelle expérience. Et je crois que ça marche vu les retours que l’on a. C’est un spectacle qui se vit !



 

Louise Naudot I 24/02/2020


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