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Exposition Regards Croisés à la Maison Galerie Laurence Pustetto !

Dernière mise à jour : 7 déc. 2022

Pour clore l’année 2022, Laurence Pustetto s’associe avec Pascal Bouchaille, pour exposer une sélection d’œuvres inédites de six artistes ; un éclectisme qui trouve son sens dans la complémentarité des perspectives offertes.


Maison Galerie Laurence Pustetto, exposition Quatuor, 2020, ©Marine Foni

Scénographe de luxe à Paris et collectionneuse de longue date, c’est en 2020 que Laurence Pustetto imagine la Maison Galerie, et s’installe à Libourne dans ces pierres de Gironde. Un concept innovant et dynamique permettant de réunir peintures, sculptures et design. Pascal Bouchaille est un commissaire d’exposition et galeriste nomade, dont le regard sur l’art contemporain a toujours fait montre d’une grande liberté. Ensemble, ils ont eu envie de rapprocher leurs choix artistiques afin de présenter leurs Regards croisés, mettant en scène des artistes dont les œuvres s’agencent pour proposer une réflexion sur le temps, l’espace.


Regards croisés vous invitent à travers un parcours d’œuvres d’artistes contemporains à appréhender une autre relation au temps, aux œuvres et à l’accrochage, mais aussi à réfléchir à la notion de collection.


Une occasion de redécouvrir les artistes permanents de la Maison Galerie, tels que Jörg Gessner, Claire Espanel, Claire Forgeot, Hugo Janin et Lucie Geffré, mais également de découvrir deux nouveaux artistes, Benjamin Juhel et Masahide Otani.


Alliance entre quatorze siècles de savoirs ancestraux et une vision artistique propre à l’artiste, Jörg Gessner superpose des feuilles de papier de différentes qualités et d’encres de calligraphie japonaise et les dépose sur un châssis en bois. Si à la première vision, nous pouvons voir des toiles blanches abstraites, un regard attentif détecte des variations d’une grande richesse, mêlant mathématique et philosophie à égale distance l’une de l’autre. La construction de ses œuvres nous mène vers la perception d’une autre réalité possible, sensible, dans lesquelles la lumière est au bout du chemin. L’artiste lui-même résume ses créations en une trinité : « Calmer la conscience, aiguiser la vision et apaiser l’âme ».


Jörg Gessner, Ombre suite n°4, 2016, Papiers japonais faits à la main et encre japonaise sur bois, 30 x 45 x 2,5 cm, ©Blaise Adilon

Claire Espanel dessine en noir. Mine de plomb, gomme, chiffon, doigt, ou pierre noire sur calque polyester ; support d’une matité diaphane qui confère à ses œuvres de rares qualités tactiles et sensuelles. Plusieurs strates de dessin se supperposent avant que ne se posent les dernières traces. Ses paysages, rarement inoccupés, abritent d’étranges figures. Son bestiaire est composé d’êtres hybrides, de chevaux, de chiens, d’humains transformés, déformés par un point de vue ou trop d’obscurité. Ils attendent la nuit, lorsque tout devient invisible pour nos yeux. Ils tentent de se mouvoir, d’exister, restent en suspens. La lumière et la transparence s’imbriquent, irradient et créent un monde fantasmagorique, crépusculaire et toujours énigmatique.


Claire Espanel, îles à elles, 2022, Pierre noire sur toile sur châssis, 175 x 146 cm, ©Claire Espanel

Claire Forgeot oriente sa recherche vers la simplification du signe, à la recherche du paysage même. La brûlure est au cœur de ses dessins, jardins calcinés, arbres consumés, créant une sensation de solitude et d’abandon, par une mémoire poétique plus légère. « Le paysage est central, avec tous les éléments qui le composent. Depuis le choc d’un versant de montagne incendié dans une île grecque, je travaille sur les traces laissées par le feu, d’abord le noir de calcination, ensuite la brûlure elle-même. […] Ces grands dessins brûlés sont des portraits ; vivants, fragiles. » - Claire Forgeot, propos recueillis par Laurence Pustetto, 2021.


Claire Forgeot, Cyprès, 2021, Graphite et pyrogravure sur papier, 142 x 112 cm ©Claire Forgeot

La mémoire est également centrale dans la série des photographies sérigraphiées d’Hugo Janin, où la trace d’une couleur précédente se dévoile dans la suivante. Un travail remarquable à la fois par la finesse du découpage qu’il fait de l’image pour créer ses écrans de sérigraphie, mais aussi de l’organisation des couleurs, donnant à ses œuvres un décalage vers l’abstraction dans une richesse de teintes très picturale. « Par la maîtrise des techniques d’impressions, mes images entretiennent un dialogue entre photographie et peinture, réalité et imaginaire, preuve et interprétation. Je ne cherche pas un sens à l’univers, l’Absurde de Camus m’a déjà convaincu. Mon travail est un témoignage adressé à l’Inconnu. » - Hugo Janin, propos recueillis sur son site internet, 2022.


Hugo Janin, Columba Livia 7, 2020, Sérigraphie sur papier Arches BFK Rives 300g /m2, N°1/5, 80 x 120 cm, ©Hugo Janin

Les œuvres de Lucie Geffré sont silencieuses, intériorisées, introspectives. Dans ses peintures, « Le regard n’est pas porté vers la société mais vers l’intérieur » nous renvoyant ainsi à nos propres émotions. De cette intimité, naîssent aussi des natures mortes où les objets quotidiens semblent en attente, dans un entre-deux. Le temps perdure et s’éternise. Des peintures touchantes non seulement par cette durée pure qui est à l’œuvre, mais aussi par sa technique, ou ses sujets figuratifs se mêlent parfois à ses fonds abstraits créant une poésie de l’attente.


Lucie Geffré, Chien et son ombre, 2020, Acrylique et huile sur toile, 80 x 60 cm, ©Lucie Geffré

Par la photographie, Benjamin Juhel met en scène ses personnages, fabrique ses images, avec la liberté de composer qu’offre la peinture en surface, et le chorégraphique en espace. Sa recherche s’oriente autour des corps mis en scène, de la formulation du geste simple, des rythmes en mouvement, et du rapport aux espace et à l’architecture. Chacune de ses séries propose un fondement sociologique, un regard sur l’Humain, l’Habitat, la Représentation. Il transmet cette perception du monde par un éloge de la solitude, de l’absence et de la fragilité. La sensibilité de ses photographies, nuancées de noirs est très prégnante. Le temps est nécessaire pour révéler l’image, percevoir la composition, comprendre les lumières.


Benjamin Juhel, série Poétique de la désillusion, Photographie, dimensions non répertoriées ©Benjamin Juhel

La lumière n’est pas étrangère dans les persiennes de Masahide Otani taillées dans du bois de noyer en une seule pièce et dépourvue de jointures. Cette sculpture arrête les rayons directs du soleil en laissant l’air circuler. L’artiste détache ces objets de leur quotidien, les propose dans un autre contexte, les offre à notre regard et les transforme en des présences vibrantes et sensibles.


Retrouvez l’exposition Regards Croisés à la Maison Galerie Laurence Pustetto, du 08 au 30 décembre 2022. La Galerie ouvre ses portes du jeudi au dimanche, de 14h30 à 18h30, et le reste de la semaine sur rendez-vous.


Infos pratiques :

Du 08 au 30 décembre 2022

83, rue Thiers

Libourne


 

Amélie Hetier⎮ 25.11.2022

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