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Une interview toute en poésie avec le duo d’Otzeki

Dernière mise à jour : 22 mars 2021

Otzeki, c’est l’histoire des londoniens Mike Sharp et Joel Roberts, deux cousins qui ont un jour décidé de faire de la musique ensemble. En résulte un mélange d’univers et de genres sur fond de sons électroniques. Après avoir livré deux EPs successifs intitulés Falling Out et Sun Is Rising en 2016 puis 2017, le groupe a sorti son premier album Binary Childhood en 2018. Après s’être produits internationalement, les deux cousins sont revenus à la hâte cette semaine en livrant un deuxième album intitulé Now is a Long Time sur Akira Records. Feather a eu la chance de les interviewer pour discuter de ce nouvel opus !

© Charlie Millar

Si vous pouviez décrire votre musique en 3 mots, quels seraient-ils ?

Otzeki : Désordre, promenade et gémissement.

Comment votre collaboration a-t-elle débuté ?

Joel : Nous sommes cousins. Notre collaboration s'est faite naturellement, nous savions tous les deux que l'autre faisait de la musique, et nous avons décidé de faire une session ensemble. Après la session, nous avons tous deux continué à suivre nos propres directions pendant un certain temps. Environ un an plus tard, deux membres du groupe de Mike sont partis, et sachant que nous avions une alchimie musicale, il a décidé de m'inviter pour une session avec lui et l'autre membre du groupe. Le reste appartient à l'histoire !

Partagez-vous les mêmes influences et références ou chacun d'entre vous apporte sa propre inspiration sur le projet ?

Joel : Nous sommes un croisement de gènes et de géométries visant à faire que la craie et le fromage soient une combinaison acceptable. La vérité c’est que nous avons tous les deux des influences opposées que nous avons en quelque sorte forgées ensemble, que cela fonctionne ou non, c'est à l'auditeur de décider ! Pour moi, cela a été la partie la plus gratifiante du projet car nous créons ensemble quelque chose de nouveau que nous ne ferions pas autrement, vous forçant à sortir de vos zones de confort musical.

Je ne nous considère pas comme un groupe particulièrement politique. Je ne suis pas sûr que nos paroles aient beaucoup de poids politique, bien que tout art soit politique à un certain degré. Nous sommes un produit de notre culture, qui a tendance à être assez libérale.

D'où vient cet amour pour les sons organiques et électroniques ?

Otzeki : Cela vient du monde naturel et d'une appréciation des subtilités des environnements quotidiens !

Quel est votre processus de composition ?

Otzeki : Des improvisations cathartiques sur des claviers, une programmation informatique itérative, un melting-pot d'émotions, soigneusement et souvent douloureusement transformé en chanson.

Vous avez écrit une chanson sur le Brexit, considérez-vous votre art comme politique ?

Joel : Je ne nous considère pas comme un groupe particulièrement politique. Je ne suis pas sûr que nos paroles aient beaucoup de poids politique, bien que tout art soit politique à un certain degré. Nous sommes un produit de notre culture, qui a tendance à être assez libérale.

Nos visuels sont généralement le résultat d'un budget limité, d'un court laps de temps et de la nécessité de les créer à la volée, mais ces restrictions peuvent aussi être utiles pour trouver de nouvelles idées.

Après avoir sorti un nouveau single intitulé "Unthunk", votre deuxième album "Now is and a Long Time" est sorti vendredi dernier, de quoi cela parle-t-il ?

Otzeki : "Unthunk" est une "méditation" sur la culture pop, et "Now is a Long Time" est une réflexion sur la façon dont nos addictions technologiques modernes recadrent notre perception du temps, un titre que la pandémie n'a fait que rendre plus pertinent (commodément).

Les visuels sont-ils importants pour vous ? Font-ils partie intégrante de l'atmosphère que vous créez ?

Otzeki : Ils ont toujours été secondaires par rapport à la musique et à nos performances live. Nos visuels sont généralement le résultat d'un budget limité, d'un court laps de temps et de la nécessité de les créer à la volée, mais ces restrictions peuvent aussi être utiles pour trouver de nouvelles idées.

Avez-vous une anecdote particulière à partager avec nous ?

Otzeki : Aucune prouesse de l'ingénierie humaine n'a encore atteint la versatilité, la beauté et la praticité de la plume.

A quoi va ressembler 2021 pour vous ?

Otzeki : À cela, jusqu'à présent.

Le sentiment de partager de la musique en direct est imbattable. Créer de la musique peut souvent être une expérience solitaire, sans personne pour valider ce que vous créez. Même en tant que groupe de deux, on doute parfois beaucoup de ce que l'on produit.

Que préférez-vous : créer de la musique ou la jouer en direct ?

Otzeki : Le sentiment de partager de la musique en direct est imbattable. Créer de la musique peut souvent être une expérience solitaire, sans personne pour valider ce que vous créez. Même en tant que groupe de deux, on doute parfois beaucoup de ce que l'on produit. C'est pourquoi c'est toujours un soulagement de se produire en concert, et c'est extrêmement gratifiant de voir sa musique plaire à d'autres personnes.

Pourriez-vous nous recommander des artistes que les gens devraient écouter ?

Otzeki : Buckminster Fuller ! Il n'est pas musicien mais ses conférences sont plutôt bonnes. Sinon, Anna Thorvaldsdóttir qui est une compositrice au style volcanique incroyablement unique. Il y a tellement de musique en ce moment que je pense que l'on s'intéresse de moins en moins aux artistes et de plus en plus à l'auditeur qui doit trouver ce qui lui convient. Cela dit, il y a des nouveautés incroyables par des artistes comme Alice Phoebe Lou, Neil Cowley, ou encore Island, pour n'en citer que quelques-uns. Lorsque nous étions en tournée, nous rencontrions souvent un artiste, Colin Benders, qui jouait uniquement sur son système modulaire, il était toujours particulièrement impressionnant.

Un mot pour terminer l'interview ?

Otzeki : Idéation.

Encore merci à Otzeki pour leur temps !



 

Mélina Grégoire ⎮ 20.03.2021


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