Everybody Home ! C’est le refrain que chantent en cœur William et Sarah. Le duo Granny Smith a dévoilé le 24 avril un clip participatif « home made ». Leur single, sorti en janvier, sonne aujourd’hui comme l’hymne d’un public confiné mais souriant. Granny Smith prévoit un prochain single pour Septembre et un EP en fin d’année. Feather vous invite à découvrir l’univers pop coloré de ce duo bordelais.
Bonjour Granny Smith ! Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre duo?
On voulait quelque chose qui a du pep’s, qui est frais. Granny Smith, c’est une pomme qui a une couleur bien verte. Quand on a commencé notre duo on voulait un dress code, une tenue de scène. On avait tous les deux choisi le vert en petite touche. Alors pendant longtemps on s’est habillés en noir et vert, et on cherchait aussi un nom qui avait un rapport avec ce dress code. Le vert c’est la couleur de l’espoir, de la chance, de la nature, c’est frais... « Granny Smith », ça rassemblait tous nos critères.
Quelles sont vos inspirations musicales?
On fait partie d’une génération qui écoute de tout, de tous les styles et autant des vieilles choses que des choses ultra récentes. Ça forme quelque chose de riche, mais il n’y a pas une influence plus qu’une autre qui s’en dégage. En tant que compositeur, tu t’inspires un peu de tout.
Comment procédez-vous pour créer une musique?
Sarah : C’est surtout William qui est à l’origine des créations. Il n’y a pas de moments particuliers ou il se dit « là je vais composer ». C’est plutôt, par exemple, quand notre fille est en train de pleurer et qu’il essaie de la calmer. Il a une idée de mélodie et il chante en yaourt dessus avec sa guitare ou au piano.
William : La création vient assez naturellement. Lorsque l’inspiration me vient, j’ai l’impression que les chansons « sortent de moi » sans que je m’y attende. J’ai plein d’enregistrements dans mon téléphone, avec le début de ces chansons. Ensuite, Sarah écoute et parfois elle me dit qu’elle aime bien. Ça me permet de savoir qu’il faut que j’aille au bout. C’est plutôt moi qui écris les paroles, j’ai la chance de le faire avec mon meilleur ami. Parfois, mon frère aussi m’aide à écrire des textes. J’en écris aussi quelques uns avec Sarah. Enfin, une fois que la chanson est finie, on va en studio.
Quel message transmettez-vous à votre public à travers votre single Everybody Home?
Sarah : Je pense qu’il y a eu deux messages. Ce single a été écrit en juin 2019, donc bien avant le confinement. J’étais dans une démarche où je me renseignais beaucoup sur l’effondrement de la société, la collapsologie et tout ce que l’homme, aujourd’hui, est en train de faire comme dégâts sur la planète. J’en parlais beaucoup à William, ce qui l’a un peu effrayé. De cette peur est sortie cette chanson. Elle parle du fait que, si on traduit les paroles, tout le monde est un peu fou, occupé, ne voit pas ce qui est en train d’arriver. Le refrain « everybody home », c’est l’idée de se rassembler, de s’entraider et revenir aux choses essentielles. Avec le confinement ça a pris aussi un autre sens, parce que nous sommes tous enfermés à la maison, ensemble, plutôt en famille cette fois. Le nouveau message, c’est « tout le monde à la maison ».
William : Ce qui est drôle avec cette chanson c’est qu’elle a deux lectures. D’abord une lecture un peu « feel good », parce que le rythme fait qu’on ne sait pas forcément qu’elle parle de ce sujet. Et c’est chouette, parce que la chanson a ce côté pop divertissant. Et dans un second temps, si on s’intéresse un peu aux paroles, on voit l’expression de cette peur-là. Si les gens peuvent se servir de cette chanson pour rester à la maison notamment pendant le confinement, tant mieux. Le message est multiple. Pour nous à la base c’est très personnel, et finalement ça peut concerner tout le monde.
Est-ce pour cela que vous avez sorti un clip participatif?
Exactement. À la base, on voulait faire une vidéo pour remercier les gens qui nous suivent, les faire participer à ça. Finalement on a eu beaucoup de vidéos, et notre label a trouvé que c’était une super idée, donc on a décidé d’en faire un clip. La chanson appartient un peu à tout le monde, « everybody home » c’est ce que nous vivons tous en ce moment donc c’était logique que chacun puisse participer à la vidéo. Chacun chez soi en train de chanter « je dois rester à la maison ».
Quel a été votre meilleur moment en tant que musiciens?
Le 24 février, on a fait la première partie de Skip The Use. Magnum radio, la première à nous avoir diffusé, nous a fait venir à Epinal pour ça. Notre duo existe depuis huit ans. Avant, on faisait beaucoup de reprises plutôt que des compositions. Depuis peu, on souhaite se montrer principalement en tant qu’artistes avec nos propres chansons. À Epinal, c’était le premier concert qu’on faisait en première partie d’un groupe « majeur », sur une salle blindée, avec uniquement nos compositions. Je pense que c’est notre meilleur souvenir.
Pouvez-vous nous raconter une anecdote drôle?
On a eu la chance de jouer pour une soirée d’entreprise à l’Arena de Bordeaux. Pour nous, c’était énorme ! On a dû jouer du AC/DC en ouverture, ce qui n’est pas notre domaine de prédilection. En plus, il y avait Philippe Etchebest juste devant nous ! C’était assez drôle.
Avez-vous quelque chose à ajouter pour finir?
Courage aux gens pour la suite. On espère qu’avec le confinement, on arrivera tous à prendre conscience de certaines choses. On espère aussi que cette pause permettra de repartir sur de nouvelles bases, avec une nouvelle routine individuelle et mondiale plus respectueuse et plus en phase avec les enjeux de notre monde.
Merci Sarah et William !
Nolwenn Tournoux I 13.05.2020
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