Mardi et mercredi soir dernier, nous nous sommes rendus place Ubeda, dans la ville estivale de Lège-Cap-Ferret, où se tenait le festival Les Plages Pop. Evènement aussi charmant que rafraichissant, il est l’œuvre de l’association Bordeaux Rock. Durant les deux soirs nous avons pu danser aux sons de Fellini Félin et des djs Picaszo & Boulzy, ou se déhancher sur la pop entrainante de Cléa Vincent ou du groupe Vendredi sur Mer. Th Da Freak et Pendentif étaient aussi de la partie. Nous en avons profité pour rencontrer Aymeric Monségur, programmateur du festival et Elodie Raso, chargée de communication, pour une interview croisée.
Tout d’abord, Elodie, quelle est l’importance pour vous, de la communication pour les festivals ? Quelle est votre démarche pour ce festival ?
Elodie Raso : C’est essentiel, sans communication, il n’y a pas de public et donc pas de festival. Pour notre part, nous insistons beaucoup sur les réseaux sociaux (nous avons doublé le chiffre de participants sur l’évènement Facebook depuis l’année dernière), mais aussi sur le site web, l’affichage, la presse écrite en amont. Nous travaillons également avec notre graphiste, Aubérie Vantomme depuis 3 ans, pour élaborer une réelle charte graphique, pour que l’identité musicale du festival se ressente dans nos visuels.
Justement, arrivez-vous à garder cette identité pop dans votre programmation ?
Aymeric Monségur : Oui, pour le moment cela se porte bien. On a pu faire venir des artistes qui ont eu un gros succès ensuite, on aime justement le fait d'être un peu "découvreurs". Par exemple, les Plages Pop ont pu accueillir des artistes comme Juliette Armanet ou Paradis. On est fiers de présenter des artistes de qualité malgré nos petits budgets et la concurrence estivale.
Cela fait longtemps que vous vous occupez de la programmation des plages pop ?
Aymeric Monségur : Oui, depuis le début. À la base c'était une idée de la mairie de créer une manifestation gratuite pendant l'été le temps d'une soirée, destinée aux jeunes de la ville, aux locaux. Il y a 7 ans environ, on avait fait venir le groupe La Femme et cela avait été un gros succès. Du coup l'année d'après, on a pu étendre les Plages Pop à deux soirées.
Et pourquoi organiser le festival en semaine ?
Aymeric Monségur : La ville voulait vraiment fédérer un événement pour les locaux, que les jeunes aient leur moment musical pendant l'été. L'été, au Ferret, il y a des touristes, des saisonniers, donc le faire un mardi et mercredi ne nous amène pas moins de monde. Comme le site (d'ailleurs assez exceptionnel, au bord de l’eau) ne peut accueillir qu'environ 1000 personnes par soir, cela nous permet de limiter aussi.
Comme le festival les Plages Pop est gratuit, comment arrivez-vous à maintenir un évènement de qualité ?
Elodie Raso : Ce qui est primordial pour nous sont les aides publiques mais aussi nos annonceurs et partenaires. Être annonceur peut se faire par le mécénat (dons financiers) ou par nos partenaires, qui sont très importants pour nous. Cette année pour les Plages Pop, nous avons la chance d’être associés avec Ride on Experience, Millésima (un des leaders de la vente de grands vins locaux), l’Hôtel de la Plage (où les artistes sont accueillis) ou encore Vélo Cap Zen. En fin de compte, même nos partenaires nous ressemblent.
Quels sont vos autres projets avec l'association Bordeaux Rock, vous qui organisez les Plages Pop ?
Aymeric Monségur : Tout d’abord, en janvier, Bordeaux Rock fête ses 15 ans, nous organisons donc un circuit musical dans une dizaine de lieux en centre-ville et deux grosses soirées à la nouvelle salle au Grand Parc. Ensuite, du 7 au 14 avril, arrive le moment de Musical Ecran, festival de documentaires musicaux (projections a l'Utopia et soirée de clôture cours Mably). À l’année, des projections de ces documentaires sont aussi organisées dans des écoles. Nous planifions également de la programmation d’artistes à l'Iboat comme Altın Gün, le 23 octobre. De plus, nous pratiquons des échanges internationaux avec par exemple cette année, la ville de Casablanca au Maroc, où nous accompagnons un groupe français du nom de L’armée des morts. Enfin, nous produisons le disque du groupe Th Da Freak (qui jouait aux Plages Pop mercredi soir), qui paraitra fin 2018.
Et justement, Elodie, lors de ces échanges internationaux, est-il plus dur de travailler sur la communication d’un projet à l’étranger ?
Elodie Raso : Pour le moment, nous ne développons pas réellement de communication à l’étranger, nous restons à une simple annonce de ces échanges internationaux. Mais c’est un projet à intensifier, c’est certain.
Que pensez-vous de l'univers culturel Bordelais ?
Aymeric Monségur : C'est motivant de voir qu'il y a beaucoup d'associations musicales qui se créent et surtout beaucoup de styles différents. En été, les open air comme Relâche ou Bordeaux Open Air marchent bien, et en hiver des salles comme l’Iboat maintiennent une programmation riche.
Pour finir, si vous deviez qualifier en quelques mots les Plages Pop, que diriez-vous ?
Elodie Raso : Les Plages Pop c’est la convivialité, le mélange de générations, une petite parenthèse fraicheur, le temps d’une soirée.
En clair, Bordeaux Rock est une association familiale et sincère dont le cœur ne bat que pour la musique. Les Plages Pop ont célébré encore une fois cet esprit. Hâte de revenir pour une nouvelle saison l’année prochaine.
Eva Pons I 20/07/2018
© Eva Pons I © Blandine Pichon
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