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Rencontre : Last Train sort un 1er court-métrage

Le 10 mars 2022 sortait How did we get there ? Premier court-métrage réalisé, écrit et produit par le groupe de rock indé Last Train. Ce court métrage de dix-huit minutes, dont le thème est un son inédit composé par le groupe, est à la fois un hommage à leur passion pour le cinéma et ses bandes originales épiques et la proposition d’une œuvre complètement nouvelle pour Last Train. Pour en apprendre un peu plus sur le projet, Feather a eu l’occasion de rencontrer Jean-Noël, le chanteur du groupe alsacien. Ils seront en concert au Sidéral Festival le 7 mai prochain.

© Remi Gettliffe

How did we get there ? raconte les maux du monde, met en image le vice et la déchéance à travers une brillante mise en scène qui dérange et provoque une expérience forte, contemplative et multi sensorielle.


Salut Jean-Noël, ça va bien ? Merci beaucoup de m’accorder de ton temps pour Feather ! Vous avez fait votre premier Olympia le 22 mars dernier, raconte-nous, c’était comment ?

Ça va bien et toi, merci ! Le premier mot qui me vient c’est “soulagement”, ça arrive enfin. C’est un peu bizarre que cette date soit déjà derrière nous. On était plein d’excitation c’est certain, c’est un rendez-vous considérable l’Olympia, pour nous comme pour tous les gens qui nous suivent et ceux qui travaillent avec nous. On est contents que ce soit fait, que ça se soit bien passé, c’est toujours un pari pour un groupe et particulièrement pour un groupe de rock indé. La production c’est nous-mêmes, quand tu es aussi orga et producteur il y a un tas de facteurs à prendre en compte, ce ne sont pas les mêmes enjeux, mais le pari est réussi et on est super contents !

© Valentin Izzo

Votre dernière sortie, How did we get there ?, est un projet innovant, différent de ce que vous avez fait auparavant. Peux-tu m’en dire plus sur sa genèse ?

Le projet est à la marge du reste de la discographie, c’est clair. C’est une œuvre à part entière où le son et l’image sont indissociables. On voulait écrire quelque chose qui se rapproche de l’opéra, un thème, avec aussi des actes et des mélodies. C’était un projet musical long et un vrai pari : “tu sais jamais comment ça va être interprété”. En tout cas c’est une œuvre qui s’écoute du début à la fin, en une fois. C’était important que ça ne s’inscrive pas dans une course au vues, au playlistage, c’était un truc où il y a ce besoin de prendre plus le temps.



Vos prochaines dates sont majoritairement des festivals, vous avez créé votre propre festival : Messe de Minuit à Lyon. Qu’est-ce qui vous fait tant vibrer en festival ?

Je vais être honnête avec toi on préfère les concerts en salle. Tu as plus le temps de t’exprimer, le public est là pour toi, on aime beaucoup ça. Les festivals c’est une autre discipline, les sets sont assez courts, le public est hyper hétéroclite. Par contre c’est génial parce qu’il y a la rencontre avec les autres artistes, l’ambiance est plus apaisée, plus relax que pendant la tournée des salles. C’est un carrefour de rencontres et de fête les festivals !

© Christophe Crénel

Votre musique c’est une vraie expérience, une immersion même pour certains morceaux je pense à Tired since 1994 notamment, perso j’ai été transportée. Votre court-métrage aussi c’est bien plus qu’un clip ça délivre une expérience hyper unique. Quelles ont été vos plus grandes inspirations, vos plus grandes références ?

Merci pour tes mots. C’est la raison pour laquelle on fait de la musique, pas pour envoyer le plus gros rif ou la meilleure chanson, nous c’est comme ça qu’on écoute et qu’on consomme : à la recherche d’émotions. Nos références ça a été ce qui est vecteur d’émotions, la mélancolie du courant néo-classique, des pianistes comme Nils Frahm. Les musiques de film sont aussi une grande source d’inspi, je pense à Hans Zimmer bien sûr et cette dimension épique dans ses thèmes, un peu conquérante. Avec un peu de mélancolique et un peu d’épique tu te retrouves avec des musiques contemplatives, ça accompagne des moments, ça procure de l’émotion.

Sur le court-métrage, qu’est-ce qui est venu en premier : le son ou la forme ? Comment s’est monté le projet et avec quelle intention ?

C’est chouette que tu poses la question. En fait la forme est venue avant, pour la première fois. Le thème du titre était déjà là : on avait envie de faire quelque chose de différent, parce que ça nous éclate. Nos inspi ça a été On an american idiot de Green Day, ou Dark side of the moon des Pink Floyd, ces sons qui forment un tout, ces albums concept qui t’offrent une palette émotionnelle. On s’est mis à l’œuvre avec un objectif.

Tant qu’on parle ciné et votre amour pour la toile, est-ce qu’il y a un film qui récemment t’as marqué ?

On est tous passionnés de cinéma. Je suis en coloc avec Julien [Julien Peultier, guitariste du groupe ndlr] qui est aussi réal de films et de séries. On matte beaucoup de trucs ensemble, tout le temps. Récemment je crois que La panthère des neiges a provoqué chez moi un sentiment que j’avais rarement connu, ça te remet bien à ta place, c’est la dernière petite gifle disons. D’autant plus que j’y suis allé sans attentes particulières tranquillement un mardi soir, sans savoir dans quoi ce qui m’attendait. Bon je suis ressorti le sourire jusqu’aux oreilles. Puis la B.O de Nick Cave… incroyable.

© Philippe Rappeneau

C’est quoi le titre, l’album ou le projet dont vous êtes le plus fier ? Et pourquoi ?

Bon la discographie n’est pas bien épaisse, mais je suis fier du voyage plutôt que d’un élément particulier je crois. L’Olympia c’est remarquable, bien sûr, mais ce qui l’est avant tout c’est le fait qu’on soit potes depuis qu’on a 12 ans. Last Train a toujours été notre unique groupe. On a commencé sans moyens, sans réseau, sans introduction au milieu, sans compréhension. C’est le travail qui nous a fait avancer et tout ça compte bien plus qu’un seul événement. C’est une histoire de potes.

Vous vous êtes rencontrés jeunes et avez commencé la musique ensemble super tôt ? Qu’est ce que vous feriez si vous ne faisiez pas de la musique ?

J’ai une boîte de prod à côté, j’y consacre beaucoup de temps. Ca n’a rien à voir avec la musique : il y a la compta, toute la partie business, mais ça me plaît beaucoup. Sinon j’aurais bien aimé écrire. Depuis gosse je suis plein d’imagination, je me suis toujours projeté dans des aventures pas possibles, j’ai toujours aimé les mots.

T’avais quoi comme posters dans ta chambre, petit ?

Hahaha [rires], quand j’étais en âge d’avoir des posters, ni trop tôt ni trop tard : c’était beaucoup Avril Lavigne. Le seigneur des anneaux était pas mal présent aussi.

C’est quoi le premier disque que tu t’es acheté ?

Mon premier achat : Avril Lavigne ; let’s go hahaha [rires] !


Quelle a été votre expérience la plus mémorable ?

Mmmh [silence]. C’est vrai qu’avec la date qui vient de passer on aurait tendance à focaliser là-dessus. Mais je me souviens d’un concert à l’astro lab à Orléans : il y avait 300 personnes max. À la fin du concert on va faire un tour au merch pour rencontrer le public et on tombe sur un couple d’enseignants qui nous parle d’un projet qu’ils ont créé. Ils faisaient écouter de la musique à des enfants du primaire et le dernier projet était consacré à Last Train. Ils ont fait travailler les enfants sur une synthèse de leurs sentiments après l’écoute et j’ai été touché par la naïveté de leurs retours. Certains avaient adoré les guitares qui pleurent, j’ai trouvé ça si juste, si vrai, si sincère, ils ont mis le doigt sur quelque chose que j’essaie de faire depuis longtemps : faire pleurer les guitares.

© Sideral

Feather remercie Jean-Noël du groupe Last Train d’avoir pris le temps de répondre à nos questions ! C’était un vrai plaisir d’avoir pu discuter de ce nouveau projet. Le groupe assurera une tournée dans de nombreuses villes en France à partir du printemps, on t’invite à jeter un œil aux dates proches de chez toi et j’espère qu’on se croisera au Sidéral le 7 mai 2022 dans une ambiance rock de folie comme ça nous avait manqué !


Infos pratiques :

Sidéral - 7 mai 2022

Pour prendre tes billets c'est ici


 

Coline Tauzia | 12.04.2022

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