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Thaïs Lona : CUBE, un premier projet percutant et le début d’une carrière florissante

Dernière mise à jour : 7 juil. 2020

Feather a eu la chance d’interviewer Thaïs Lona, une artiste au talent et à l’énergie incomparable. À l’occasion de la sortie de son premier album CUBE et du clip de son single Dancing Again, elle nous parle avec humour et passion de ses inspirations musicales, du processus créatif de son album, de ses engagements personnels et du chemin inspirant qu’elle a parcouru. Découvrez la personnalité rayonnante de Thaïs Lona, un entretien qui vous donnera envie d’écouter CUBE, un album réjouissant, précis, introspectif et surprenant !


© Renaud Alouche

Tout d’abord, bravo et félicitations pour ce superbe album ! Que ressens-tu à l’approche de sa sortie ?

Merci ! Et merci beaucoup pour cet échange aussi. Je suis super contente et à la foi stressée ahah. Je n’avais jamais eu le courage de sortir quoi que ce soit avant que l’on me soutienne, je serais restée timidement dans mon coin et mes compos seraient encore dans mon ordi à l’heure qu’il est. Mais là, ça y’est. On y est ! Et ça fait plaisir !


Il y a de très belles harmonies dans ton album, quel(le)s artistes t’ont le plus inspiré et t’ont aidé à forger ton identité vocale ?

Avec du recul, je me rends compte que j’ai beaucoup été inspirée par des voix masculines. D’Angelo, Prince, Marvin Gaye, Donny Hataway, Stevie Wonder, Michael Jackson, Take 6… Ce sont des artistes que j’écoutais beaucoup étant petite. En grandissant, j’ai continué à les écouter mais j’ai ajouté à ma playlist des artistes comme Erykah Badu, Amy Winehouse, Alicia Keys, Jill Scott, Notorious Big, Tupac…

Ce n’est que très récemment que j’ai commencé à suivre ma propre identité vocale, ça prend parfois du temps. Avant ça, je me comparais beaucoup et ça m’empêchais d’avancer.

© Renaud Alouche

Penses-tu qu’il est difficile de réussir en tant qu’artiste R’n’B en France ? Est-ce un genre qui a encore son public fidèle ?

Je ne suis pas certaine de savoir à quelles musiques correspond l’étiquette du R’n’B aujourd’hui en France… Mais je pense qu’il y’a un public dans l’attente d’artistes français qui feraient le pont entre ces références de la culture musical Soul et RnB américaine qu’on kiffe tant et notre « French touch ». Il y a déjà des artistes comme Bonnie Banane ou Enchantée Julia qui font ça merveilleusement bien je trouve !


« Pas besoin d’être accompagnée pour bien danser, pas besoin d’être validée pour s’aimer. Ce qui nous amène à ma révolution du choix d’être heureuse.. La seule personne à responsabiliser de notre bonheur, c’est nous même. » - Thaïs Lona


La chanson 180 est engagée et inspirante, on entend : « Women are not victims of the game, we can also be players too », était-ce difficile de t’entourer de personnes respectueuses dans l’industrue musicale ?

Pas plus qu’ailleurs… Je dirais que nous sommes toutes plus ou moins exposées au sexisme. Souvent exprimé de façon désinvolte d’ailleurs… Il y’a encore du taff au niveau de beaucoup de croyances limitantes je pense, sur ce point comme plusieurs autres. Le plus compliqué dans l’industrie musicale selon moi, c’est de devoir prouver qu’on est capables de faire les choses seule.. souvent on vient me demander « qui compose tes chansons? » « Qui fait les arrangements? » et je suis souvent en mode « WTF?» comme si c’était évident que ça ne pouvait pas être moi ! Insupportable… ahah.

Après il y’a aussi cette manie de comparer les artistes féminines entre elles. Surtout quand ce sont des artistes sur le même créneau comme Cardi B et Nicki Minaj, Rihanna et Beyoncé ou encore Billie Eilish et Lana del Rey. Comme si au milieu de tous ces artistes masculins dans le même style musical, il n’y avait de place que pour une seule meuf… Toutes ces artistes sont différentes, défendent leur truc et devraient être plus respectées dans leur art je trouve…



Comment as-tu construit ton album (écriture, mixage, processus artistique..) ?

Pour ce qui est de la composition de l’album, disons qu’il s’est construit en même temps que moi ces dernières années. C’est un album très introspectif qui regroupe plusieurs phases et facettes de ma personnalité. Pour ce qui est des compos, je commence très souvent par un beat, puis la guitare ou le piano. Bizarrement, il m’arrive rarement de commencer par la mélodie ! Mais ça m’intéresserait de changer de processus. Il faut savoir que si beaucoup d’artistes composent dans les moment les plus sombres de leur vie, moi j’en suis incapable. Tout ce que je peux faire dans ces moments, c’est «glaces et Netflix ».

Pour m’aider sur l’écriture des textes, j’ai fait appel à un merveilleux auteur du nom de NotaBene. Il a une très belle plume et je ne suis pas toujours à l’aise pour traduire mes émois d’une belle manière. Il a été génial. Pour la réal et le mixage, j’ai fait appel à Nutone et Florian Combarnous (studio de l’haciendia) et c’est Francois Finelli qui s’est occupé du master. J’étais très bien entourée.


Peux-tu nous parler des clips qui arrivent pour accompagner tes titres ?

OUI ! Le premier clip Dancing Again est sorti le 1er Juillet. Il y aura de la danse et pas beaucoup de prise au sérieux… Pour le reste, c’est la surprise… mais plusieurs singles vont arriver avant l’album !

© Eric Meurice

« For every dance, there’s a revolution », c’est une parole de ton single Dancing Again, quelle est ta danse, quelle est ta révolution ?

Wow.. c’est une belle question ça ! Je dirais que j’ai deux/trois pas fétiches qui pourront se deviner à la vue du clip ahah. Mais en vrai, ma danse c’est avant tout MA danse.. donc une danse où je me célèbre seule. Pas besoin d’être accompagnée pour bien danser, pas besoin d’être validée pour s’aimer. Ce qui nous amène à ma révolution du choix d’être heureuse.. La seule personne à responsabiliser de notre bonheur, c’est nous même.


Quelle a été la chanson la plus difficile à écrire et au contraire, celle qui a été la plus simple et naturelle à composer ?

Bizarrement les deux chansons les plus difficiles a écrire ont aussi été les plus simples ! Dancing Again et Don’t Save Me sont les chansons qui m’ont demandé le plus de courage dans le sens où je parle de blessures encore douloureuses… mais pourtant je les ai composées en moins d’une heure.

© Renaud Alouche

Beaucoup d’artistes, dont toi, ont utilisé leurs plateformes pour commenter l’actualité et soutenir les nombreux mouvements sociaux, politiques et humanistes, est-ce important pour toi d’être une artiste engagée ?

C’est important pour moi d’être engagée en tant que personne. Que je sois la cible de l’injustice en question ou non. Il est impossible pour moi de rester de marbre et de ne pas me sentir concernée dans une situation d’injustice. Et en ce moment autant dire qu’il y’a de quoi faire ! Il y a toujours eu d’ailleurs, mais disons qu’il est désormais difficile de le nier. Et ça me remplie de joie de voir ces élans de conscience et de solidarité.



Vous avez pris beaucoup de plaisir à lire cette interview ? Il est temps de découvrir CUBE de Thaïs Lona, un album qui accompagnera votre été en beauté et votre quotidien, une écoute suffit et vous êtes envoûté par les sonorités Jazz, R’n’B et Pop de ses chansons, et par son grain de voix solaire.


Ne ratez pas non plus le clip de son single Dancing Again, une vidéo tout en spontanéité qui vous donnera le sourire et vous apprendra plus d’un pas de danse !





 

Louise Naudot I 05.07.2020


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