Videoclub est un duo électro-pop formé par Adèle Castillon et Matthieu Reynaud. Après le succès de leur chanson « Amour plastique », ils ont sorti leur premier album en janvier 2021. Aujourd’hui séparés, Adèle a tout de même souhaité continuer la tournée. Nous l’avons rencontrée le 2 décembre avant son concert au Rocher de Palmer. Elle nous parle de la création de leur album « Euphories » jusqu’à ses nouveaux projets solo pour 2022.
Quelle situation te rend la plus euphorique ?
La scène. C’est le moment où les émotions sont les plus fortes et surtout où je peux les partager avec un public. La foule crée une euphorie immense. C’est un sentiment tellement positif d’être sur scène, de chanter ses chansons parce que ça veut dire qu’il y a du monde qui les écoute et qu’ils se les sont appropriées. Cette énergie me touche beaucoup.
L’album est très influencé par les années 80, autant musicalement que visuellement. Qu'est-ce qui te plaît dans cette époque ?
Je trouve que les années 80 comportent une certaine naïveté. Il y a la frustration de ne pas avoir connu cette époque, donc ça donne encore plus envie de la vivre. On a beaucoup entendu nos parents, grands-parents parler de cette période mythique. On a commencé à reprendre cette mode en portant des Levis 501, des vestes en jean. Puis, dans la musicalité, j’aime le choix des instruments, les synthétiseurs, les sons de batterie de l’époque, les boîtes à rythmes. C’est vraiment quelque chose qui me parle.
Le clip « Euphories » a été tourné avec de vraies pellicules. Vos clips sont très travaillés et représentent bien cette ambiance. Comment avez-vous géré la direction artistique ?
Le clip « Euphories » a représenté un sacré travail, il a été réalisé par Zite et Léo qui ont super bien bossé dessus. On en est très fiers. Concernant la direction artistique, en général, l’impulsion partait toujours de Matthieu et moi. J’aime beaucoup superviser même si évidemment je ne suis pas capable de tout faire. C’est important de bien s’entourer, de personnes qu’on aime et en qui on a confiance, ils sont l’extension de mes idées. C’est vraiment un travail d’équipe.
Comment avez-vous composé l’album ?
Matthieu était beaucoup dédié à la production, moi je faisais plutôt les textes, les mélodies de voix et le synthé. Nous avons aussi beaucoup travaillé en duo, on aimait avoir les yeux partout même si on s’organisait plutôt comme ça globalement. La création s’est faite à la maison tranquillement en amoureux. Puis, on a retravaillé et réenregistré tous les morceaux dans le studio de Valentin Marceau. On s’est inspirés des souvenirs qu’on avait ensemble : de notre entrée dans la musique à notre relation amoureuse et nos amitiés. Il y avait un côté très naïf dans cet album qui rappelle aussi les années 80. L’album parle de choses positives, de l’amour, de la déception amoureuse parfois, du manque de l’autre, de toutes les sensations fortes qu’on vivait, d’où le nom « Euphories ».
Comment t’est venue l’idée de poster ton premier clip « Amour plastique » sur ta chaîne YouTube ?
J’étais super excitée d’avoir réalisé ce premier titre même s’il n’était pas professionnel. On l’avait fait à l’arrache avec Matthieu et son père l’avait mixé. J’avais vraiment confiance en ce morceau, je le trouvais joli et j’avais envie de le partager. J’ai tout de suite proposé qu’il soit sur ma chaîne Youtube, donc on l’a posté. Mais on ne s’attendait pas du tout à ces retours, on a été très surpris par la réaction des gens, très heureux de pouvoir continuer cette aventure et avoir la possibilité de faire un album grâce à ce titre.
On a été très surpris par la réaction des gens, très heureux de pouvoir continuer cette aventure et avoir la possibilité de faire un album grâce à ce titre.
Aujourd’hui vous êtes également beaucoup écoutés à l’étranger, principalement au Mexique et aux Etats-Unis. Tu as pensé à écrire dans d’autres langues que le français pour tes futurs projets ?
Oui, ça a beaucoup marché sur Tiktok, ça nous a beaucoup aidé. On n’a rien maîtrisé.
J’ai déjà pensé à écrire dans une autre langue mais je trouve qu’il y a une vraie force d’écrire en français puisque c’est ma langue natale. Mon premier objectif pour mon futur album solo est de conserver cette bulle qu’on a construit avec Videoclub et notre public qui écoutait déjà nos musiques en français. Je me sens plus à l’aise dans cette langue pour une question de vocabulaire, puis j’ai envie de me concentrer sur le côté national même si ça fonctionne beaucoup là-bas. Je crois que ce qui fait que ça marche, c’est le fait que ce soit en français. Il y a une vraie obsession de l’Amérique Latine sur cette langue. Ça perdrait donc de son charme, alors pour le moment je préfère continuer comme ça.
Tu dis avoir la volonté de t’orienter vers un projet d’album solo après cette tournée avec Videoclub. A quoi peut-on s’attendre ?
A côté de la tournée Videoclub j’ai beaucoup travaillé sur mon album solo. Elle se termine dans les prochains jours avec un concert final chez moi, à Nantes. J’ai hâte de retourner sur scène pour défendre mes musiques en solo cette fois. L’album sera plus introspectif. C’est un vrai travail sur moi-même, mes textes et ce que j’ai vécu. C’est un disque qui va réussir à figer mon passage de l’adolescente à la jeune femme, avec les thématiques que cela inclut. J’ai aussi essayé d’explorer des thèmes plus sombres qu’on ne retrouve pas dans « Euphories ». Par exemple, j’aime bien l’ambivalence du personnage d’Orelsan. Il a des textes à la fois légers, drôles, sensibles qui te touchent directement. Lorsque j’ai fait écouter mes maquettes à mon éditeur, il m’a fait la réflexion et a tout de suite reconnu un côté à la Orelsan. Ça m’a fait plaisir donc j’aime bien dire que ce sera l’univers de mes textes aussi. Je les ai tous écrits, et je travaille beaucoup avec Surkin (du projet Gener8ion avec Romain Gavras) pour les compositions. Je bosse aussi avec Pierre et Simon du groupe nantais Inüit. J’avais envie d’être investie dès le départ dans la création donc je suis un peu sur tous les fronts.
Prochain album d’Adèle Castillon en 2022 !
Clémence Roger | 11/12/2021
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