Solaire et toujours souriante, Bianca Costa ramène dans sa musique le rythme et la chaleur du Brésil. La reine de la bossa-trap était au Rose Festival et c'est sur place que nous avons eu la chance de pouvoir échanger avec elle sur son prochain projet ainsi que ses habitudes en tant qu'artiste.
Comment est-ce que le show s'est passé ?
Incroyable, tellement que je m'en suis évanouie en sortant avec la chaleur et l'effort physique sur scène ahah ! Je ne m'attendais pas à autant de monde, autant d'énergie à cette heure. Magique, j'ai adoré.
J'ai pu observer une mise en scène réfléchie et organisée durant ton show, quelle est la motivation et ta réflexion derrière tout ça ?
Pour moi, c'est important de proposer un show, les gens ne me connaissent pas forcément, je n'ai pas plusieurs hits qui suffise à défendre ma performance sur scène. On a donc dû réfléchir et mettre en place quelque chose de concret et qui me ressemble pour faire passer un bon moment au gens, qu'ils s'amusent et se souviennent de la performance après mon passage sur scène accompagné de mon DJ et de mon guitariste.
Passer de faire des covers seul chez soi derrière une caméra, aux premières parties d'Angèle, ça a dû être quelque chose de stressant ? Comment le gères-tu ?
J'ai toujours de la pression et du stress avant d'entrer sur scène, mais pas énormément non plus. Et dès que j'y suis, je me mets directement dans le bain et dans ma performance, ce qui m'enlève tout le stress et la pression accumulée. La tournée avec Angèle a été incroyable et m'a énormément entraînée et conditionnée à la scène effectivement.
le prochain projet, c'est une nouvelle ère, un autre mood. Je suis allé encore plus loin dans ce que j'ai à proposer, dans ma personnalité et dans mon histoire
Peux-tu nous parler de la DA de ton prochain projet ?
Comme j'ai pu dire sur Twitter, le prochain projet, c'est une nouvelle ère, un autre mood. Je suis allé encore plus loin dans ce que j'ai à proposer, dans ma personnalité et dans mon histoire. De mon début de carrière à maintenant, représenter les couleurs du Brésil à travers ma musique était important, parce que c'est quelque chose de cher pour moi et dont je suis fier ! Mais maintenant que je sais que les gens m’associent de près ou de loin à mon pays natal, j'aimerais passer un next step et proposer autre chose qui me caractérise plus sans que ça soit au premier plan directement, mais plus discret.
T'écoutes encore l'actualité musique actuelle et l'art qui se fait au Brésil ?
Oui, j'ai pu y aller deux fois cette année pour produire et composer directement sur place, avec des artistes locaux. La scène rap là-bas c'est une dinguerie ! J'ai collaboré avec beaucoup de rappeurs très talentueux. Qui sait peut-être un jour un petit projet 100% Brésil ? La scène est très variée et très intéressante. Je conseille aux gens qui nous lisent Major RD ou El Sech, de très bons artistes. La scène là-bas est géniale. Malheureusement, en France la musique brésilienne ne s'exporte pas beaucoup. C'est un pays tellement grand qu'il se suffit à lui-même. C'est pour ça que je trouve ça intéressant de ramener cette culture-là dans ma musique et à ma sauce.
Pour moi c'est un challenge de conquérir la France avec ma musique inspirée du Brésil.
Est-ce qu'on te connaît au Brésil pour ta carrière musicale en France ?
Hum oui un peu et de plus en plus ! Grâce aux collaborations que j'ai eu notamment. Le fait de ramener cette culture dans la musique que je fais ici ; ils trouvent ça trop cool et trouve que le mélange rend bien. Mais c'est vrai que pour l'instant mon focus était d'abord ici en France, et c'est pour ça que j'ai sorti pas mal de titres en français. Mais pour moi c'est un challenge de conquérir la France avec ma musique inspirée du Brésil.
À part la musique, est ce qu'un autre domaine artistique t’intéresserait ?
Oui ! J'aimerais faire plein de choses ! Déjà j'aime beaucoup réaliser, tout ce qui est derrière la caméra, je m'y investis énormément ! Je co-réalise quasiment tous mes clips, j'aime travailler avec des professionnels dans leurs domaines. Je connais ma musique mieux que personne, donc la majorité des idées viennent de moi. Pour le processus de création vidéo, je suis toujours là du début à la fin, que ce soit le stylisme, la figuration, regarder les retours, le montage, j'y vais de midi à minuit ou même l'étalonnage je m'implique dans tout, bref je suis très investie !
Concernant le choix de tes prods, les beatmakers avec qui tu bosses ?
Je bosse énormément avec le producteur qui m'a découvert, Julio Masidi, c'est un peu le papa du projet. Ensuite, j'ai Danyl qui est un artiste avec qui je bosse beaucoup. Ce sont des personnes très talentueuses dans leurs domaines respectifs, c'est super pour composer dans les meilleures conditions.
© Crédits Photos : Louise K. Mambi (A gauche et au centre) ; @biancacosta sur Instagram (à droite)
Justement, quelle est la condition que tu préfères pour composer et quel est ton processus créatif en studio ?
Et bien, je suis en studio avec les personnes que j'ai citées précédemment et on gratte jusqu'à ce qu'on trouve quelque chose qui nous lance. Ça peut partir de la mélo, une idée de prod ou une topline et on avance dessus ensemble. Cette année j'ai eu la chance de pouvoir partir en Suède, travailler sur mon prochain projet. J'ai commencé à bosser avec des artistes étrangers. L'album a une couleur incroyable, niveau production ça se ressent que j'ai voyagé et composé à l'étranger avec des producteurs locaux. Différent de ce que je fais d'habitude. J'espère que les gens le ressentiront et que ça leur plaira !
Théo Giordanella I 13.09.2023
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