Ils n’aiment pas les étiquettes - et ils ont bien raison - alors nous ne tenterons pas d’user de métaphores bancales pour qualifier Calva Louise. Inspirés par Queens Of The Stone Age, Muse, Linkin Park ou encore le métal de Ghost, le trio basé à Manchester prépare la sortie de leur second album, Euphoric. Pour l’occasion, ils nous ont accordé une session de bavardage afin de découvrir les coulisses de ce projet.
Tout les séparait. Non vraiment, on parle quand même de trois continents assez éloignés. Alizon (basse) vivait sa petite vie tranquille de lycéen français lorsqu’à 16 ans, Jess (guitare/voix) a débarqué du Venezuela jusqu’à Rouen. Ils suivent la même option audiovisuelle, deviennent potes, commencent la musique puis partent à Londres où un an plus tard ils rencontrent Ben (batterie) - venu tout droit de Nouvelle-Zélande - à un concert. C’est le début de l’aventure Calva Louise.
Calva Louise, voilà un nom qui intrigue. si comme moi c’est une référence de type digeo qui vous est venu en tête - aucun jugement - vous vous mettez le doigt dans l'œil. “Calva” est le terme espagnol pour “chauve”, c’est juste un mot qu’ils trouvaient cool, de même pour le prénom Louise. Un combo un peu bizarre, multiculturel, oserai-je dire, tiré par les cheveux, qui leur convenait bien.
Euphoric fait suite à leur premier album Rhinoceros, Alizon m’explique que ces deux opus forment une seule et même histoire abordée sous un angle différent. Les racines de ce projet prennent appui sur bon nombre de questionnements internes, sur le raisonnement de toute personne qui traverse les âges et voit sa personne, son entourage, son époque évoluer. Si Rhinoceros abordait ces problématiques d’un point de vue externe, Euphoric quant à lui se consacre beaucoup plus à cette voix intérieure. C’est donc dans cette optique que les textes et la voix de Jess prennent vie sur la basse fuzz d’Alizon et la batterie aux envolées rageuses de Ben. Le groupe compose pièce par pièce, instinctivement, en piochant dans l’instant ou dans la mémoire de riff, d’airs de notes griffonnées par-ci par-là qui finissent par trouver du sens une fois assemblées.
D’ailleurs, leur dernier single dévoilé The Odds est l’exemple parfait de ce mode de composition puisque, m’expliquent-ils, le morceau n’en était pas un à la base. L’enregistrement du titre a commencé avant même que la structure soit complètement écrite, avec une première version de 2” pour un morceau aboutit de 5”10. Calva Louise ne se ferme aucune porte et souhaite explorer encore de nouvelles pistes créatives, que ce soit dans de nouvelles langues (ils switchent déjà entre anglais et espagnol) ou bien en incluant de plus en plus de sonorités électroniques aux bases d’un punk-rock bien tassé.
Côté visuel, Calva Louise ne manque pas non plus de créativité. À leur manque de moyens techniques pour les clips du 1er album, ils avaient pallié en travaillant leurs compétences en création graphique et en animation. Cette fois-ci le groupe est un peu plus entouré et développe habilement un univers proche de la science-fiction. D’ailleurs, pas étonnant qu’à la question “Vos inspirations ?” ils citent des réalisateurs tels que David Lynch, Tarantino, Fincher parmi beaucoup d’autres.
Euphoric sortira en août, et le groupe souhaite réellement faire vivre cet album avant de se lancer à corps perdu dans un prochain projet. Dans leur maison qu’ils partagent avec le groupe Strange Bones, l’ambiance est toujous à la création et au partage d’expérience. Pour autant, Jess évoque le fait que les artistes ne doivent pas se résumer à des éponges qu’on presse pour en extraire l’art. Avec une prochaine tournée en Europe, nul doute que Calva Louise aura la chance et le temps de faire vivre Euphoric sur scène et de lancer une entreprise de séduction massive auprès du public. De mon côté c’est chose faite.
Manon Cosson - le 23/07/21
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