Facundo Rodriguez et Gabriel Le Masne forment « Chien Méchant », un duo de musiciens/compositeurs, amis depuis le lycée et basé actuellement à Paris.
Leur musique est un mélange de jazz et de rock, avec des sonorités électro colorées. J’ai eu l’occasion de pouvoir m’entretenir avec eux afin d’en apprendre plus sur leur univers, leurs motivations artistiques ainsi que musicales. Derrière ce nom de groupe menaçant et hostile, j’ai pu faire la connaissance de deux passionnées de musique talentueux, depuis leurs plus jeunes âges.
Pouvez-vous me présenter et m’expliquer l’origine du groupe, ainsi que son nom particulièrement intrigant ?
Nous c’est « Chien Méchant », nous sommes un duo accès synthé/batterie essentiellement. Mais nous touchons aussi à plein d’autres instruments et composons sur nos logiciels.
Notre groupe est accès live dans l’énergie, mais nous sommes aussi beaucoup sur la production.
Le groupe est né lors d’une soirée en studio, Gabriel m’avait rejoint sur Londres, là où je vivais à l’époque. Nous avons passé quelques nuits en studio à composer et de là est naturellement né notre projet et nos premières compositions pour Chien Méchant.
En 2021, après plusieurs mois de travail ainsi que l’arrivée du Covid-19. Nous avons décidé de lancer le projet officiellement. Le nom Chien Méchant est apparu après une de nos nuits en studio. On a voulu s’inspirer des noms de groupe avec des connotations comme « voyou, bagarre… » On aimait bien l’attitude dans ces noms.
Chien méchant nous rappelle cette vieille pancarte sur les portails qui nous prévient de nous méfier de ces chiens qui aboient quand on passe trop près de leurs grillages. Et on trouvait que ça collait bien avec notre univers musical.
Quelles sont vos sources d’inspiration et vos principales influences ?
C’est un gros mélange musical de ce qui nous influence depuis de longues années, nous sommes très rock rétro à la base. Mais aussi funk et disco.
Il y a le désir de moderniser tout ça avec une prod électro, synthétique et des percussions électroniques. On joue tout en live !
On peut retrouver une grosse inspiration des musiques 8-bit également, à l’image des vieux jeux rétros tels que Méga Man ou autre par exemple !
La cover de votre EP et de vos singles colle parfaitement avec votre univers, que ça soit le nom du groupe ou la musique que vous composez ; quelle est la réflexion de votre DA derrière celle-ci ?
Oui, il y a eu un gros boulot au niveau de la DA du groupe. Nous l’avons monté avec notre directeur artistique, Nathan Sam Long.
Il nous a aidé pour faire l’encyclopédie visuelle du groupe, à savoir, toutes les couleurs, les fringues, la scénographie du groupe etc. Un mood board gigantesque !
Effectivement dans les covers il y a une grosse vibes années 70/80. Plus précisément comme les affiches de films d’horreurs ou même de science-fiction à la Star Wars.
On voulait ce côté photo illustré, qui nous rappelle aussi des vinyles de groupe qu’on adore.
On a longuement cherché sur Instagram un illustrateur qui correspondait à nos attentes visuelles. Et nous sommes tombés sur @simonheller. Un illustrateur de talent qui a su parfaitement représenter la dynamique de Chien Méchant à travers son illustration qui a fait la covers de notre EP et de nos singles.
Quel est votre rapport à l’art de manière générale, et plus particulièrement à la musique ? Quel est votre parcours en tant que musicien et quand est ce que vous vous êtes rencontré ?
On s’est rencontré à 16 ans, au lycée lors d’un cursus musical de 3 ans où nous avons eu la même éducation musicale.
Nous sommes issus chacun de familles d’artistes, parents musiciens, danseurs et comédiens. Donc on a toujours baigné dans l’art et dans la musique de manière générale. Chacun de notre côté, nous avons fait du conservatoire, et pratiqué divers instruments.
À la sortie du lycée, chacun est parti de son côté, mais nous avons continué à rester dans le domaine de la musique. Et après plusieurs années où chacun a pu continuer de progresser, évoluer et mûrir musicalement. Nous avons eu l’opportunité de nous retrouver en France pour pouvoir créer un projet commun.
Chien Méchant à naturellement découlé après toutes ces années d’apprentissage et toutes nos expériences passées ; qui ont étaient très formatrices pour monter un projet cohérent et qui nous ressemble.
Quelles sont vos ambitions futures concernant chien Méchant, des potentielles collaborations avec des artistes sont à venir ?
On a toujours été ouvert à la collaboration. Dès le départ, nous avons souvent invité des amis artistes à poser une trompette, un saxophone ou autre sur nos compositions.
Des featuring, comme on l’entend aujourd’hui, à savoir inviter un autre chanteur ou chanteuse pour poser sur nos sons, pourquoi pas, on est ouvert à l’idée.
Si un jour, on arrive à l’image des Daft Punk, à savoir produire des petits artistes ou un jeune groupe au son de Chien Méchant et mixer nos identités, ça sera un réel kiff !
Quel est votre processus créatif et dans quelles conditions aimer vous composer vos morceaux ?
On se rejoint tous les deux au studio puis ça dépend. Soit-on jam spontanément et sur le moment, on trouve une idée. C’est rare, mais ça arrive !
Sinon chacun apporte un bout musical, des accords, une ligne de basses, une idée mélodique à la voix, une rythmique. On compose tous les deux aux claviers, on enregistre, on réécoute et on modifie sur les logiciels de composition, et on commence à prod.
À l’image de notre série de vidéos sur YouTube où c’est un format rapide, d’une seule minute, où dans ce genre de composition, on joue quasiment en freestyle et on capture le moment présent.
A contrario, quand on veut faire des longs morceaux, on prend plus le temps dans la composition, on cherche plus un thème à aborder et une réflexion un peu plus poussée contrairement aux formats et compositions courtes.
Malgré vos compositions accès instrumentales, avec des sonorités et rythmique électronique. Est-ce que vos morceaux ont des paroles avec un fond recherché et pour but de transmettre un message ou seulement rajouter une nappe musicale ?
Oui ! Au début, on ne savait pas vraiment comment s’y prendre, on se voyait mal chanter des couplets par exemple. Ce qui nous est venu, c’est plutôt un délire « parlé »
Mais n’ayant pas la voix très grave, on est vite venu au fait de la trafiquer, comme si c’était la voix du Chien Méchant qui parlait. Et pour la moderniser, on a emmené des termes de vocodeurs, de pitch etc... Pour l’écriture, assez naturellement, on est venu à raconter l’histoire du chien méchant, avec une chronologie au fils des titres dans ce premier EP.
On a voulu aborder un message très léger, où on parle de fête, de nuit, des sorties en ville tard le soir. Le premier son s’appelle « Crépuscule » et le dernier « Aube » par exemple.
Le but était de mettre l’auditeur dans cette ambiance. Contrairement au prochain album, où ce sont deux mecs qui ont pris du grain dans leurs écritures, avec des textes plus humains, plus recherchés, et même au niveau de la production des voix qui ne sera pas pareil ! Je n’en dit pas plus !
Comment qualifieriez-vous la musique que vous faites ? Quel nom pourriez-vous lui donner ?
Au départ, on attendait que le public ou que les journalistes le trouvent. Certains disaient que c’était du jazz, d’autres du jazz moderne ou électronique.
Nous, on aimerait que ça devienne un style à part entière et que ça ne soit pas seulement décrit comme un mélange musical ou une inspiration de plusieurs styles.
Donc on a mis longtemps à trouver ce qui nous correspondait. Mais là, on s’est arrêté sur de « l’électro-progressive » qui, pour nous, qualifie le mieux la musique qu’on fait.
Où qu’on aille, on le fera avec notre son et notre pâte (de Chien Méchant, elle est pour moi celle-là) et on espère que le public l’entendra.
GIORDANELLA Théo I 18.10.2023
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