Après le morceau « Theoreme » sorti en octobre, le groupe Rallye présente « FlowerGirl ». La chanson est le deuxième titre de leur premier EP, qui sortira début 2021. Entretien avec Rallye, le groupe pop aux influences rock psyché des années 60.
« La musique a toujours eu une place centrale dans nos vies. Ce n’est pas vraiment qu’un loisir. » Rallye est le fruit de quatre amis d’enfance : Léo, Stan, Greg, et Bapt. Originaires des Hauts-de-Seine, ils jouent ensemble depuis le collège, il y a près 12 ans. Même si tous ont tenu à finir leurs études, la musique a toujours fait partie de leurs vies. Et depuis 2 ans, ils ont décidé de se lancer dans cette aventure à 100.
Il y a un truc sur lequel on s’est vraiment tous retrouvés, c’est l’album de Phoenix, « Wolfgang Amadeus Phoenix ».
Merci à vous de nous accorder cette interview. Qu’est-ce que ce nom de groupe signifie-t-il pour vous ?
Il y a trois explications. À la base, ce qui nous intéressait, c’était d’avoir un mot qui se prononce facilement, à la fois en français et en anglais, pour essayer de simplifier le dialogue. Et en plus de ça, quand on était au collège justement et qu’on a commencé à vraiment faire de la musique ensemble, il y a un truc sur lequel on s’est vraiment tous retrouvés, c’est l’album de Phoenix, « Wolfgang Amadeus Phoenix ».
On n’a jamais arrêté d’adorer ce groupe. Rallye est une de leur chanson. On s’appelait Armistice avant, qui est une de leur chanson aussi, mais le nom était déjà pris. On s’est dit qu’on garderait notre idée de base de prendre un morceau de Phoenix, mais on a changé pour un autre, sans tellement s’arrêter sur le sens du mot.
À la base, on s’est dit que ça allait être marrant, qu’on pourrait faire des identités un peu voitures, et même des soirées de rallye. Mais au final, ces idées ne nous ressemblent pas tellement. C’est juste un mot.
Comment vous organisez-vous pour composer vos musiques ?
On compose tout tous ensemble. C’est super important pour nous de composer en osmose, que tout le monde soit à 100 % d’accord avec ce qu’on va mettre dans un morceau. En général, on compose la musique en premier, et ça commence très souvent par la batterie. On trouve des mélodies, des lignes de basses, des rythmes de synthé, de guitare. Puis ça nous inspire pour écrire le texte vers la fin du processus. Et on retravaille tout ça ensemble.
Au final, on a une session de travail avec pleins de parties. C’est comme un puzzle. On y passe pas mal de temps. On aime bien faire ça, donc on se casse la tête. Le fait de faire tout, tous ensemble, ça crée des accidents et c’est ce qui nous plaît. C’est ce qui fait que le résultat nous étonne. On perd un peu le contrôle sur le morceau, et du coup ça donne notre musique.
Il y a 4 ans, on a découvert Tame Impala, qui nous a un peu brusqué et nous a ouvert d’autres champs des possibles.
Votre univers musical se tourne vers le rock psyché des années 60, mais avec des paroles plutôt pop. Est-ce qu’il est important pour vous de mélanger divers genres pour avoir votre propre identité ?
On s’est intéressé au rock psyché des années 60 et 70, mais aussi à la musique des années 90. Et puis on a été nourri, quand on a commencé la musique, par le rock indé de Phoenix. Il y a 4 ans, on a découvert Tame Impala, qui nous a un peu brusqué et nous a ouvert d’autres champs des possibles. Il y a aussi la musique de groupe, même si aujourd’hui, on en entend moins. Du coup, nous ça nous oblige à écouter ce qui s’est fait avant, de chercher des références qui sont beaucoup plus lointaines, et de revenir au Beach Boy.
À chaque fois, il faut choper les bonnes références de musique de groupe qui nous plaisent et essayer de le faire en français, parce que ça nous tient à cœur. Le français est très important dans notre identité. Donc il faut essayer de transformer quelque chose, tout en essayant de rendre la musique plus moderne. C’est pour ça qu’il y a un mélange pop française et rock psyché. On est avant tout des fans de musique. On essaie de faire de la musique qu’on aimerait entendre. C’est un peu comme ça que se traduisent les influences. Et après, le défi c’est de le faire en français. C’est notre recherche. C’est ce qu’on a envie de proposer.
Votre deuxième extrait de l’EP, intitulé L’Âge d’Or, est sorti le 10 décembre. Quelle est l’histoire de FlowerGirl ?
Tout a commencé à la fin de l’été 2019. Stan a vu un concert, en Espagne, dans un marché hippie, de trois filles habillées en blanc qui chantaient des chants super jolis. Il a pris en vidéo ce moment. Il a ajouté une batterie dessus. Puis il l’a envoyé à Léo. Et il n’a rien répondu sur le coup.
On a essayé de parler de notre rapport à la nature, des plaisirs simples de la vie, de faire comme un parallèle entre l’amour et la drogue
Début septembre, on s’est retrouvés. On a laissé que la rythmique. On a gardé un peu l’idée et l’ambiance. Et après, on a composé dessus. Pour le coup, c’est certainement le morceau le plus rock psyché qu’on a dans notre EP.
Et à côté de ça, c’était l’occasion de faire une chanson sur autre chose que l’amour. On a essayé de parler de notre rapport à la nature, des plaisirs simples de la vie, de faire comme un parallèle entre l’amour et la drogue. C’est un peu notre chanson qui commence presque à être engagée. C’est notre point de vue sur le monde.
Pour le clip de FlowerGirl, quelles ont été vos inspirations ?
Pendant l’été 2019, on a passé trois semaines dans le centre de la France, dans une maison dans la forêt, et ça a été vachement formateur. Ça a été le point de départ révélateur de pleins de trucs. On n’a pas du tout composé de morceaux à proprement parler là-bas. Mais tout le contexte nous a vachement inspiré pour composer. Quasiment tout l’EP vient de là-bas. Du coup, on est retourné là-bas composer cette année, avec des potes à nous très proches qui sont dans l’image.
On s’est dit que c’était ça qu’on voulait montrer : nous dans la nature. Il nous fallait quelque chose de sincère et simple.
On a mis nos potes de Cestainsi sur le coup. Ils avaient une GoPro et une voiture téléguidée. On était sur une colline, la GoPro était sur la voiture et on a couru après en se filmant. Et après, on a fait des plans dans la forêt. À l’origine, il y avait une idée sur laquelle on était parti : accélérer le morceau et tout filmer au ralenti. Ensuite, avec la GoPro, on s’est rendu compte qu’on pouvait faire des choses, même l’accrocher à la guitare pour avoir un point de vue rigolo. Après, en post-production, il y a eu tous les effets rajoutés par le frère de Stan, qui fait de l’art digital. L’ambiance était de vraiment montrer un truc teenager, un groupe de rock, un groupe de potes qui fait de la musique.
Quand on a commencé à faire de la musique, on ne s’est jamais dit que c’était dans un but précis. Nous, ça nous plaît, donc on le fait.
Votre premier EP devrait sortir au début de l’année 2021. Quelles sont vos attentes pour ce projet ?
On aimerait que ça soit une première porte pour recommencer à faire des concerts, que les gens puissent découvrir notre univers, et que ça buzz énormément. *Rires*. Quand on a commencé à faire de la musique, on ne s’est jamais dit que c’était dans un but précis. Nous, ça nous plaît, donc on le fait. Si tout va bien, à la fin de l’EP, on n’a pas reculé. Ça nous fait rencontrer d’autres gens.
Ce sont nos premiers pas dans l’industrie musicale. Même si ça fait deux ans, qu’on a déjà sorti quelques morceaux, et qu’on a déjà eu des discussions avec des labels, ce n’est qu’un premier EP. Ce n’est que le début. Il faut garder ça à l’esprit.
Là, pour l’instant, on a des nouveaux contacts. On discute avec de nouvelles personnes. On découvre même de nouveaux corps de métiers. On avance doucement, mais il faut continuer d’avancer. Avec l’EP, on attend que les gens de la scène française écoutent notre musique. Il y a la possibilité qu’on existe sur cette scène, juste qu’on existe. Ça nous ferait plaisir avec cet EP.
Avec notre musique, on essaie d’incarner un âge d’or pour les gens, de faire des musiques sur une période de la vie de quelqu’un. On veut que les gens tombent amoureux sur une de nos musiques.
Ce premier EP s’intitulera L’Âge d’Or. Est-ce que ça représente une nostalgie du passé ou au contraire, l’envie d’un avenir prometteur ?
En soit, c’est les deux. Ce sont plusieurs temporalités différentes. C’est la nostalgie du passé. C’est le présent parce qu’on est dans notre âge d’or, la jeunesse. On kiffe, c’est trop bien. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer, mais en tout cas, maintenant, on fait de la musique. Nous, on a l’impression de vivre un âge d’or.
Avec notre musique, on essaie d’incarner un âge d’or pour les gens, de faire des musiques sur une période de la vie de quelqu’un. On veut que les gens tombent amoureux sur une de nos musiques. « Ah, toi aussi tu écoutes Rallye ? »
Et puis, il y a des trucs cools qu’on a lu sur l’âge d’or. Avant, c’était le bonheur originel du monde parfait. Après avec la religion s’est devenu un but à atteindre pour rassurer les gens. Ça nous va. C’est assez intéressant. C’est cool ce que ça représente.
Est-ce que vous réfléchissez déjà à la suite, après ce premier EP ?
On n’arrête jamais de faire de la musique. Là, on a des nouvelles démos, donc on commence à faire tourner ça pour montrer que l’EP n’est pas la fin. On commence à avoir des propositions de contrats sur plusieurs années. Donc, ça, ça fait bizarre, et ça fait forcément réfléchir à la suite. Les concerts, on aimerait bien, mais pour le moment, il vaut mieux les mettre en off. Ça viendra quand ça viendra. Mais on a très envie de faire des concerts.
Même en terme de musique, dès qu’on aura fini, ça sera cool de se dire « Bon maintenant, qu’est ce qu’on fait ? » Et en même temps, le doute... Est-ce qu’on va réussir à faire d’autres morceaux ? À quoi ça va ressembler ? Qu’est-ce qu’on aura envie d’essayer ? Pour l’instant, on n’en sait rien. Ça va venir à un moment. On a hâte. Mais il y a toujours cette peur de se dire « On ne va réussir à rien. » En fait, en général, ça se débloque. Même si on ne garde pas, il y a des trucs qui restent, toujours avec cette même énergie collective. Ça fait plaisir.
Le premier EP du groupe Rallye devrait sortir en début d’année 2021. Il contiendra cinq titres. En attendant, le morceau FlowerGirl est disponible sur toutes les plateformes de streaming. À écouter sans modération !
Pour savourer d'avantage la musique de Rallye , vous pouvez aussi écouter leurs précédentes musiques, parmi elles : “Vagues à l’âme” ; “Jef” ; et “Theoreme” en cliquant sur les noms des chansons directement.
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Nolwenn Le Deuc I 22.12. 2020
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