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Rencontre avec Gala

Dernière mise à jour : 4 mars 2021

La chanteuse Gala a connu un succès incroyable avec son titre "Freed from desire" paru en 1997. Un titre qui continue de faire danser le monde encore aujourd’hui, mais dont la chanteuse semble rester discrète. Gala nous a donc offert l’honneur de pouvoir aller à sa rencontre, de nous parler d’elle, de ses projets, de ses convictions plus de 20 ans après la sortie de son titre mémorable. Elle nous présente un nouveau “side project” avec son morceau “Parallel Lines” réalisé en collaboration avec l’artiste Nina Paley. Gala est une femme qui prône son indépendance et ses combats pour un monde plus égalitaire avec laquelle Feather a eu la chance de discuter.



© Louise Desnos
J’ai été indépendante dans ce domaine pendant 20 ans et j’ai résisté face aux difficultés “d’être” dans le domaine de la musique lorsque l’on est une femme et encore plus lorsque l’on dépasse les 40 ans.

Comment avez -vous commencer la musique? Qu'est-ce qui vous pousse à continuer dans cette voie?

Je ne sais pas exactement, ça a été une évidence. Mes premiers souvenirs, dès l'âge de 4 ans j’écoutais de la musique, je jouais de la musique. Je me souviens avoir un album des Beatles, la musique était mon premier meilleur ami. Mes parents étaient souvent très occupés et je passais beaucoup de temps toute seule: la musique me tenait compagnie. Aujourd’hui je fais de la musique tous les jours, je me réveille et j’en fais. C'est ma principale source de motivation. J’ai été indépendante dans ce domaine pendant 20 ans et j’ai résisté face aux difficultés “d’être” dans le domaine de la musique lorsque l’on est une femme et encore plus lorsque l’on dépasse les 40 ans. Je ne peux qu’encourager les gens à prendre conscience de l’inclusion dans le monde de la musique en consultant le rapport des Annenberg Studies .


Quelles sont tes principales sources d’inspiration?

Ma vie privée et surtout la société qui m’entoure et dans laquelle je vis. Je veux que ma musique parle de mon temps et des choses que je défends. Je cherche à communiquer avec les gens au présent, faire passer des messages à travers mes textes et mes chansons sur ce qui me touche dans la vie de tous les jours.

J’en suis très fière. Je n’ai aucun regret de l’ampleur qu’a pu prendre ce single car le message qui y est véhiculé est de plus en plus important.

“Freed from desire” est ton titre le plus connu. Pourrais-tu nous en parler?

J’en suis très fière. Je n’ai aucun regret de l’ampleur qu’a pu prendre ce single car le message qui y est véhiculé est de plus en plus important. C’est un single du “less is more”, il représente une certaine forme de minimalisme et nous invite à nous concentrer sur les choses essentielles et non pas sur le superflu: se concentrer sur ce que l’on a déjà. Les paroles sont applicables de générations en générations, elles sont très représentatives de cet idéal. Cette chanson est un peu mon bébé, un enfant que j’aurais eu avec mon label de l’époque. Or métaphoriquement, cette chanson aurait connu un divorce: Le label étant le père de l’enfant que j’aurais quitté, a pris certaines décisions concernant l'adaptation de ma chanson sur lesquelles je n’avais pas mon mot à dire. Un peu comme si c’était le père qui aurait décidé de l’école où irait mon enfant sans que je puisse donner mon avis. Après la sortie de ce single je n’ai pas eu le contrôle sur son avancée. Cependant j’ai adoré et j’adore toujours chanter ma chanson, pour moi elle est un message éternel.


Votre prénom “Gala” est inspiré de la muse de Pablo Picasso et d’Eluard. Vous sentez vous proche de ce prénom? Pensez vous qu’il y ai un lien entre celui-ci et le fait que vous soyez artiste aujourd’hui?

J'’y ai justement pensé l’autre jour: Pour moi Gala signifie à la fois la muse mais également la fête “aller à un gala” et ce que je cherche à faire de ma vie d’artiste, la fêter et célébrer ce qui est de l’ordre de la création. En langue africaine le terme “Gala” désigne une danse et je me retrouve intimement lié à cette définition car la danse est pour moi une véritable passion.

Je vois la Gala des surréalistes comme la muse mais aussi l’amie des artistes et c’est ce que je cherche à être. Ce qui est amusant c’est que dans mon cas je ne cherche pas forcément à être la muse mais je “twist” la situation, je choisi l’homme pour qu’il soit ma muse. C’est moi qui suis l’artiste et qui choisit mes sources d’inspirations.

Mes projets sont toujours autour de la musique et de l'écriture: Je suis écrivain, j’aime écrire dans beaucoup de styles, de genres différents et le positif c’est que je suis libre de le faire comme cela me plait.

Quels sont vos projets actuels?

Je travaille à New York où j’ai fondé mon propre Label pour retrouver le contrôle sur ma musique et cette sensation de liberté. Je travaille avec des gens dans le domaine de l’électro et de la pop. Ma dernière création est le morceau "Parallel lines", une chanson évoquant l’histoire de deux destins croisés, qui ne supportent plus de vivre ensemble malgré leur amour. Ce projet a été réalisé en collaboration avec la merveilleuse Nina Paley, activiste féministe qui fournit un travail d’animation formidable. Je ne peux qu’encourager les gens à aller voir son travail, elle a réalisé un film disponible gratuitement sur Youtube qui est incroyable, pour moi son travail est très important. Mes projets sont toujours autour de la musique et de l'écriture: Je suis écrivain, j’aime écrire dans beaucoup de styles, de genres différents et le positif c’est que je suis libre de le faire comme cela me plait.

Quelques mots à nous partager pour conclure?

Je soutient et supporte toutes les femmes artistes car je sais à quel point c’est compliqué de se lancer dans une carrière artistique de manière indépendante et libre quand on est une femme. Je finis mon interview par quelques lignes de Prince “Women rule my world”. J’aimerai vivre dans un société où les femmes sont libres, pas dans cette société basée sur l’argent et où les femmes mises au devant de la

scène, celles que l’on considère comme des célébrités, sont en réalité sous le contrôle des hommes et du business. Je finirai donc en insistant sur la volonté d’être libre, libéré de la société, des diktats et du contrôle de l’image de la femme artiste trop souvent sous-représentée.


 

Marie Manon Poret I 23.02.2021


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