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Rencontre avec Terrenoire pour leur nouvel album « Les forces contraires : la mort et la lumière »

A l’occasion de leur concert au Rocher de Palmer le 26 octobre, nous avons rencontré le duo Terrenoire composé de deux frères, Raphaël et Théo Herrerias. Ils écrivent, composent, produisent des chansons poétiques et électroniques ensemble depuis quatre ans. Après un premier album nommé Les forces contraires paru en 2020, ils sortent la suite de celui-ci : Les forces contraires : la mort et la lumière, le 4 février 2022.

© Clémence Roger

Pourquoi avoir appelé votre album « Les forces contraires » ?

Raphaël : C’est un disque qui est partagé entre deux énergies, la mort et le retour à la vie, liées à la mort de notre père. On a écrit des chansons qui parlent de cela, mais aussi de choses très simples, vitales, viscérales : des chansons qui parlent d’amour, du quartier de Terrenoire (ville près de Saint-Etienne dont ils sont originaires), de la vie très proche et très intime. Ces deux notions presque philosophiques, spirituelles sont très présentes. Une énergie qui te stimule et une qui te relance de courage, l’idée était de voir comment les deux se rencontrent. Il y a également la rencontre fraternelle entre deux frangins. La suite de l’album « Les forces contraires : la mort et la lumière » sera comme une révélation, le verso, une résolution, où on se pose des questions sur les forces contraires. La mort et la lumière sont une ouverture, comme si on complétait le tableau.


Vous écrivez des chansons profondes qui font raisonner beaucoup d’émotions en nous quand on les écoute, tel un journal intime. Comment composez-vous vos musiques ?

Raphaël : Le processus se fait en deux étapes. Avant qu’on travaille les productions, j’essaie de faire en sorte que les chansons soient plus ou moins terminées. Souvent je fais cela clavier/voix. Puis, je produis un petit peu, je construis l’ossature des chansons, et j’amène tout à Théo qui va vraiment réaliser la chanson, signer le son. Sur le nouvel album, on a travaillé différemment. Parfois on a directement fait des prods sur le moment, écrit des textes très rapidement sur tout ce qui me venait, comme des premiers jets, qu’on a ensuite réécrit. On aime innover, bouleverser nos méthodes habituelles de travail pour voir à quel point cela modifie le résultat.



Votre album comprend beaucoup de sonorités électroniques. Avec quels outils enregistrez-vous vos chansons ?

Théo : L’ordinateur est l’instrument principal. Raphaël joue de la guitare, j’ai fait du saxophone, et on joue tous les deux du clavier. C’est important de pouvoir jouer d’un instrument. Même si l’ordinateur est le moteur de nombreux projets car cela permet de tout faire et de ne pas passer par beaucoup d’autres interfaces, c’est bien de savoir jouer du clavier. Tu peux faire plein d’instruments avec tes doigts comme jouer un synthétiseur, une basse, une trompette. Être instrumentiste c’est avoir un premier rapport avec le solfège, comment on construit une chanson, quelles sont les suites d’accords qui marchent pour amorcer un morceau et le conclure. Mais il y a aussi des artistes qui n’ont jamais joué d’instrument et qui sont pourtant des réalisateurs incroyables. Ils voient la musique comme du collage plus que comme du solfège.


Les morceaux de l’album « Les forces contraires » ont été mixés à New-York, qu’est-ce que cela a changé dans votre processus de création de travailler dans un nouvel environnement ainsi qu’avec de nouvelles personnes ?

Théo : Notre album a été mixé à New-York et composé à Paris. On était ravis d’aller à New York parce que c’est un rêve de gosses d’aller dans des villes où on ne comprend pas à quel point c’est gigantesque. On a rencontré Fab Dupont (ingénieur du son et producteur franco-américain) qui a mixé l’album. On sent que les rythmes de travail sont très différents, les gens ne sont pas là pour rigoler du tout. Ce sont des personnes qui font le pari, le choix de donner toute leur existence au service de la musique.

Nous sommes beaucoup influencés par les musiques liées à notre enfance car elles définissent notre goût esthétique. Après on se réoriente tout le temps, il faut écouter de nouvelles choses ...

Quelles ont été vos influences artistiques lors de la composition de votre album ?

Raphaël : Nous sommes beaucoup influencés par les musiques liées à notre enfance car elles définissent notre goût esthétique. Après on se réoriente tout le temps, il faut écouter de nouvelles choses pour ne pas devenir un vieux boomer qui n’aime que Radiohead, un peu comme moi (rires).

Théo : Lorsqu’on a composé le disque, on avait un dossier avec plein d’albums. On écoutait beaucoup Carrie & Lowell de Sufjan Stevens, I,i de Bon Iver, Blonde de Frank Ocean, 50 Words for Snow de Kate Bush et Kid A de Radiohead.

Vous avez fait de nombreuses premières parties, qu’est-ce que ça fait de se retrouver en tête d’affiche aujourd’hui ?

Raphaël : Nous avons une avancée crescendo, c’est assez lent. On a joué la semaine dernière à Saint-Etienne, chez nous, il y avait 1 000 personnes, c’était plutôt énorme pour nous. C’est une première tournée post-covid, donc parfois il y a beaucoup de monde, parfois moins. Mais on aime beaucoup le fait de progresser niveau par niveau, ça nous plaît.

Enfin, quel morceau conseillerez-vous d’écouter à un lecteur qui ne connaîtrait pas votre album ?

Raphaël : Je dirai « Jusqu’à mon dernier souffle » parce qu’elle est courte, c’est une bonne introduction car elle parle de notre quartier, c’est intime. Ensuite, je conseillerai d’écouter l’album dans l’ordre.

Sortie de leur prochain album « Les forces contraires : la mort et la lumière » le 4 février 2022 !



 

Clémence Roger I 28.11.2021




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