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Rencontre avec Théo Lawrence & The Hearts


Théo Lawrence and the Hearts sonne comme un nom tout droit péché d’une rivière américaine perdue au milieu du Tennessee… mais en réalité, ce groupe nous vient bien d’Ile de France. C’est en grandissant aux sons cachés des années 90 qu’ils se forgent un univers musical unique, qui reflète leur musique, composition entre soul, country et blues. Ils ont entamé la tournée INOUIS du Printemps de Bourges avec le groupe Concrete Knives, aux côtés des deux lauréats 2018, Apollo Noir et L’Ordre du Périph. Le 13 octobre, la tournée INOUIS nous fait l’honneur d’opérer un petit détour par Bordeaux, à la Rock School Barbey.

Nous avons eu l’occasion de rencontrer en amont le chanteur du groupe Théo, qui a gentiment répondu à questions.


Theo Lawrence and The Hearts
© Zelie Durand

Pourquoi ce nom de scène ?

Cela fait 4-5 ans que le groupe existe, on est passé par plusieurs noms. Lorsqu’on a sorti notre premier single, je ne voulais pas que le nom du groupe reflète un projet solo, les musiciens font partie du groupe et je voulais qu’on les perçoive dans le nom. Pour le « the Hearts », c’est venu un peu comme ça, on voulait quelque chose de simple et d’honnête comme notre musique. Après si on creuse un peu, avec le « cœur », on peut penser à des battements et des pulsations qui feraient écho aux rythmes de la musique.


Comment votre groupe s’est-il formé ?

Cela fait 7-8 ans que je travaille avec Olivier, le bassiste du groupe. On a évolué ensemble dans d’autres groupes avant de décider de fonder « Théo Lawrence and the Hearts ». Chaque fois qu’on change de musiciens, notre musique change un peu. Aujourd’hui, on a réellement l’envie de fonder un vrai groupe, de rester soudés. On a donc : Thibault Ripault à la guitare, Thibault Lecoq à la batterie, Nevil Bernard au clavier (orgue) et Olivier Viscat à la basse.


Quelles sont vos influences musicales ?

Notre musique évolue, c’est un fait. Par exemple, le deuxième album que nous sommes en train de préparer sonne différemment du premier. Mais on retrouve quand même nos influences comme la soul, la country et le gospel. Pour ma part, j’aime beaucoup les artistes des années 50/60 tels que Doug Sham, Irma Thomas (une chanteuse de la Nouvelle Orléans), George Jhons (country) et Salomon Burke. Si je dois citer des artistes actuels, c’est toujours des artistes qui reprennent des styles de ces années-là : ce sont des musiques dans lesquelles je retrouve les choses que j’aime : le même message, la même sincérité. Je peux citer Nights Beats, Ty-Segall ou Jim James.


Ecrire en anglais est un choix qui s’est imposé ?

Oui clairement. J’écris des chansons depuis l’âge de 10/11 ans et à cette époque, j’écoutais du Iggy Pop ou Velvet Underground, ma culture musicale n’est pas française. Ecrire en anglais est un choix de cœur.


Vous avez sorti votre premier album en mars 2018 « Homemade Lemonade » après avoir connu un succès avec votre EP « Sticky Icky » sorti en 2016. Vos concerts s’ajoutent à cette tournée INOUIS. L’année s’annonce plutôt bien non ?

Oui, elle s’annonce chargée. Pour l’instant, on ne part pas réellement en tournée, parfois, on va faire dix concerts dans le mois puis rentrer chez nous. On va jouer notre premier album sur scène jusqu’en janvier et après on retourne en studio pour le deuxième qui sortira plus tard dans l’année. Pour le moment, l’idée, c’est de faire un album par an.


© Yann Buisson
© Yann Buisson

Quel est votre rapport aux INOUIS du Printemps de Bourges, dont vous avez fait partie lors de l’édition de 2016 ? Comment appréhendez vous la tournée INOUIS aux côtés des lauréats 2018 et du groupe Concrete Knives ?

Avec la tournée INOUIS, ça sera notre première tournée en Tour bus, et ça c’est cool !

Les INOUIS du Printemps de Bourges, c’est quand même une belle aventure, c’est ce qui nous a lancé. Avant, on faisait un concert tous les 6 mois à Paris devant 10 personnes. Avec les INOUIS, on a pu multiplier les concerts et on a pu signer dans un label. Pour la tournée des INOUIS, on a été surpris d’être sélectionné, car on n’est pas vraiment dans la tendance générale. Mais c’est ça qui est intéressant, de jouer devant un public ouvert, qui n’a pas forcément d’attentes au niveau des styles.


Avec quel artiste aimerais-tu passer la soirée ? Ou partager une scène ? (Mort ou vivant)

Pour un artiste mort, je dirai Aretha Franklin et pour un vivant, Auerbach. C’est un artiste d’une quarantaine d’années qui représente toutes les influences que j’aime. C’est un héros pour moi.


Quel est, jusqu’à présent, un de tes meilleurs souvenirs de scène ou d’expérience musicale ?

J’en ai plusieurs ! Tout d’abord, quand on a fait notre petite tournée au Canada et que nous sommes restés une semaine à Toronto et Montréal après les concerts. Ensuite, quand on a ouvert le concert de Robert Plant, le chanteur de Led Zepplin à Carcassonne. On a pu le rencontrer et il est même resté dans les coulisses pendant notre performance, c’était assez fou ! Et enfin, quand on a enregistré notre premier album en Studio chez Blackbox à Angers, en juin 2017. Ah ! Et aussi les premières répètes dans mon garage


Un artiste trop peu connu que tu aimerais mettre en lumière ?

Don Cavalli. C’est un chanteur et guitariste très talentueux. Ce n’est pas un musicien de profession, il fait peu de concerts et sort peu de titres mais j’aimerais tellement qu’il fasse plus de choses. Il y a tellement à apprendre de cet homme.


Finalement, qu’est ce qui lie les Théo Lawrence and the Hearts ?

Ce qui est cool, c’est qu’on n’a pas besoin de parler musique pour bien s’entendre, on est lié comme des amis. En même temps, quand tu pars en tournée, faut être sûr de trouver les gens avec qui tu veux partir, sinon ça peut vite mal se passer. Notre lien est assez inexplicable, chacun a ses affinités avec chacun, et ça marche plutôt bien.


© Yann Buisson
© Yann Buisson

Merci à Théo qui nous a accordé de son temps pour cette interview, et qui, d’une certaine manière, nous a plongé dans son univers.


 

Eva Pons - 05/10/18

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