Après une édition 2022 étendue sur deux week-ends suite aux années Covid, l’édition 2023 revenait avec une formule relativement classique, proposant quatre jours de musiques extrême sous toutes ses formes. On revient donc sur cette édition du Hellfest , où les découvertes ont alterné avec les têtes d’affiche.
Un nouveau site réussi, malgré quelques réserves
Du 15 au 18 Juin dernier, près de 200.000 festivaliers se sont réunis pour célébrer en compagnie de près de 180 groupes la musique extrême sous toutes ses formes. C’est au cœur du vignoble nantais, sur site du festival permanent, qu’on a ainsi pu assister aux concerts d’Iron Maiden, Architects, Meshuggah et Poésie Zero. Les six scènes composant le site ont donc pu se relayer afin de proposer la multitude de performances qui fait la célébrité du Fest.
La nouvelle scène de la Valley (consacrée au doom, sludge et stoner), maintenant en plein air, remplit bien son rôle et permet de désengorger les flux conséquents entre les zones. La remplacer par un temple consacré au merchandising, donc plus petit, aère agréablement l’ancien site. Même si la nouvelle zone accueillant la scène de la Valley jouit d’une décoration soignée, on peut cependant reprocher qu’elle soit désormais en plein air. Pour un style musical qui se prête parfaitement à l’englobement d’une structure, le choix du plein air enlève l’impression de lourdeur inhérent à la précédente tente. Pire, lors des concerts les plus relativement « doux », la puissance sonore des scènes adjacentes voire des Main Stage s’invite en fond. Néanmoins, le problème reste rare, et on imagine qu’il est surtout la preuve d'essai pour une première année.
En réalité, hormis les malentendus causant les longues attentes pour l’ouverture du site de concert le premier jour, les déplacements restent fluides et les informations bien relayées. Exemple : tout festivalier équipé d’un smartphone a pu être informé à temps de l’absence d’Incubus. Hors concert, l’ambiance des zones adjacentes est toujours au top, que ce soit pour les animations du HellCity Square, la bonne humeur de Clisson et notamment de son Leclerc, ou le camping et ses rencontres nocturnes toujours au rendez-vous.
Une formule toujours renouvelée
Nous le répétons : la programmation du Hellfest 2023 demeure l’une des plus impressionnantes d’Europe. Nous avons pu assister en quatre jours à près de 30 concerts, dont un bon trois quarts en entier. Se tenir à son running order d’origine est toujours aussi difficile, tant le festivalier est tiraillé l’idée de revoir un groupe adoré, et la découverte d’un des nombreux nouveaux venus.
Même si on peut déplorer le manque de renouvellement des shows des grosses machines comme Kiss et Motley Crue (ce qui fait aussi partie de leur charme), les plaisirs de voir combien Iron Maiden aime se renouveler dans ses setlists et ses scénographies, ou d’entendre les classiques de Pantera, sont irréfutables. Dans les concerts plus humbles, on peut citer la puissance tant maitrisée d’Harakiri for the Sky (dont c’était le premier passage), le spectacle et le karaoké géant que fut Tenacious D (idem) ou le sans faute de Parkway Drive, dont la clôture du premier soir aurait pu achever plus d’un festivalier.
Être capable de proposer dans une même journée le punk hardcore de Rancid, le hair metal 80s de Def Leppard, l’exceptionnel mathcore de Botch et les légendes de Venom reste un privilège que peu de festival européen peuvent fournir. Malgré quelques critiques sur un public qui change, vieillissant ou plus à même de répondre au tarif grandissant, le Hellfest propose une formule toujours renouvelée et d’une ampleur toujours aussi attirante.
Les pass 4 jours ont déjà été vendu pour la moitié, suite à une mise en vente quelques jours après la fin de l’édition 2023.
La seconde vague prendra elle place sur la période automnale habituelle. Si les 329 euros requis ne le freine pas, l’amoureux de musique metal n’aura aucune raison de se refuser les bières et le muscadet de Clisson du 27 au 30 juin prochain.
Clément Beuchillot I 27.07.2023
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