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Pessac, cinéma latino-américain et décolonialité

Dernière mise à jour : 20 mars 2022

Du 16 au 22 mars se tient au cinéma Jean Eustache de Pessac l’une des promesses de voyage les plus engagées du mois : les 39ème Rencontres du cinéma latino américain.

Le continent latino-américain demeure un espace qui a connu de nombreuses périodes de colonisation. Dès 1492, ce processus de pillage et d’évangélisation prend forme suite à la « découverte » que l’on préfèrera appeler désormais rencontre du Vieux Monde et du Nouveau Monde. Cet événement est le point de départ d’un processus de colonisation qui s’est poursuivi sur tout le territoire que l’on appelle alors Amérique. Les territoires prennent formes, les frontières se dessinent et la nomenclature naît tout au long du XVI et XVIIème siècle, mais ce visage que l’Europe et par la suite les Etats-Unis donnent à ce nouveau continent n’a rien d’originaire pour les peuples qui habitent ces terres. Ces terres sont exploitées, les produits de première consommation sont implantés, et les ressources sont exportées pendant des siècles, avec pour toile de fond l’esclavage et le commerce triangulaire.


Abya Yala est le nom choisi en 1992 par les communautés indigènes pour désigner l’Amérique latine. Depuis l’apparition des indépendances sur le continent, les populations entendent bien récupérer leur héritage et affirmer leurs identités. Les nombreuses fictions et œuvres documentaires proposées lors de ces 6 journées de festival retracent l’histoire de cette déconstruction. Si certains documentaires rappellent les événements passés (à voir sur le sujet 499 de Rodrigo Reyes, présenté dimanche 20 mars à 15h45) d’autres se centrent sur des problématiques plus récentes. Par exemple, Fue golpe (Vendredi 18 mars à 18h), expose les mécanismes de la destitution forcée de 2019 du président Evo Morales, premier président d’origine indigène (Aymara) à avoir lutté pour un état plurinational bolivien, qui reconnaissait officiellement les communautés autochtones. Cette destitution a eu pour conséquence d’entraver cette avancée quant à la reconnaissance de ces peuples dans la zone andine.


Ces thématiques sont traitées à travers 9 fictions et 11 documentaires et l’on compte également de multiples invités dans le programme. Une compétition de court-métrage pour un prix du jury lycéen aura lieu en parallèle. Parmi les films proposés, on vous a sélectionné deux fictions et deux documentaires en compétition.


La Francisca, una juventud chilena © Bussola films.

Mataindios évoque le mélange des cultures au Pérou par l’expérience de quatre colons qui, en se livrant à la célébration d’un saint patron local, illustre la fusion des pratiques indigènes et catholiques.


Projection le lundi 21 mars à 16h30

La Francisca, une jeunesse chilienne nous plonge au cœur de l’histoire d’une jeune femme en plein désert d’Atacama. Ce premier film énergique plein d’espoir nous propose un portrait intime mêlant tragique et combat pour la liberté.


Projection le jeudi 17 mars à 20h30 en présence du réalisateur Rodrigo Litorriaga, le jeudi 31 mars à 18h au cinéma L'Etoile de Saint-Médard-en-Jalles et le mercredi 6 avril à 20h30 au cinéma Le Vog de Bazas




Segredos do Putumayo © 02 play.

Le documentaire Segredos do Putumayo, présenté hors compétition, narre les excès et les crimes commis au nom de l’expansion et du profit. En 1910 entre la Colombie, le Pérou et le Brésil, La Peruvian Amazon Company, société d’exploitation d’hévéa basée en Grande-Bretagne, réduit les indigènes en esclavage dans une entreprise de caoutchouc. Cette ressource, devenue richesse de l’Occident, provoque de nombreuses pertes humaines et un désastre environnemental. Ce documentaire dévoile comment les communautés indigènes luttent encore aujourd’hui pour leur liberté et le droit à disposer de leur sol. Ces problématiques d’exploitation et de spoliation des espaces des natifs demeurent un souci de taille pour les communautés indigènes.


Projection le dimanche 20 mars à 21h15


Pour accompagner les projections, nous vous conseillons de vous joindre à la table ronde organisée le samedi 19 mars de 15h30 à 17h30 (salle Jacques Ellul). Lors de cet événement, plusieurs intervenants échangeront sur le thème de la décolonialité, parmi eux le journaliste et homme politique Jean Wyllys, la sociologue Val Gomes et la réalisatrice Natalia Cano. La professeure de littérature et de cinéma latino-américains Cécilia González (Université Bordeaux Montaigne) viendra modérer le débat.



Infos pratiques :

Séance plein tarif : 8€50

Séance tarif réduit : 5€50

Carte 5 séances : 27€50 (soit 5€50 la place)


Lieux de rencontres :

Cinéma Jean Eustache : Place de la Vème République – 33600 Pessac

El Chicho : 11 rue Teulère – 33000 Bordeaux

Attention quelques séances sont décentralisées (on vous renvoie à la page 24 du programme).


 

Joy Courret et Clément Beuchillot ⎮ 11.03.2022

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